C’est là que le réalisateur fait fort. Au lieu d’un scénario en deux temps (le départ de Roisin, trahie, puis les retrouvailles entre les amants), l’histoire est beaucoup plus complexe. Elle est faite de départs et de retrouvailles, certes, mais plus fins, en fonction des obstacles (famille, école, culture) et des points communs du couple (l’amour de la musique, l’attirance irrésistible pour l’autre).
Du point de vue du fond, les théories religieuses sont bien exposées : d’un côté, les musulmans qui arrangent les mariages entre membres d’une même famille pour être sûrs que la femme n’abandonnera pas son mari après quelques années et pour se faire bien voir de la communauté ; de l’autre, l’école catholique qui demande un certificat de bonnes mœurs à ses professeurs, délivré par un prêtre rétrograde.
Quant à l’interprétation, elle est magnifique ! Bien que peu connus, Atta Yaqub et Eva Birthistle jouent cet amour avec une grâce divine. Un film à voir !