Ecritique à fort potentiel
Le Français est une langue curieuse. Sa grammaire, ses conjugaisons et enfin son orthographe en font un langage ardu à l’apprentissage et à la maîtrise.
Peut-être est-il responsable d’une forme d’intelligence française propre à elle-même, empreinte de ses particularismes rebelles exacerbés ; il en découle tout naturellement une admiration sans borne pour qui la possède parfaitement.
Pour l’exemple, passons en revue quelques verbes irréguliers pourfendeurs d’une logique aussi absconse qu’intrépide.
Commençons au hasard avec le verbe pouvoir. Pouvoir fait dans le pu dès lors qu’il participe au passé. Autant dire qu’il vaut mieux pouvoir à l’instant présent afin d’éviter le pu d’un passé infectieux. Voici un premier sens caché reflétant fictivement l’inconscient collectif français.
Paradoxalement, le verbe voir fait vu. Conséquemment, pu devrait provenir du verbe « poir », conférant ainsi au fruit homonymique des vertus capacitives insoupçonnées.
D’ailleurs le verbe boire fait bien bu alors que savoir fait su, comme quoi la connaissance transpire de ce verbe.
D’un autre côté, si savoir fait su, bu devrait provenir de « bavoir » et non de boire, le bavoir étant effectivement en rapport avec la boisson mais il vient de baver qui est, en fait, le contraire de boire.
Pu, selon ces hypothèses, pourrait également émaner de « pavoir » qui fait indubitablement penser au grand pavois des gens de pouvoir mais aussi au verbe paver qui n’est lui-même pas très éloigné de baver.
Vous voyez tout se recoupe !
Est-ce que vous suivez ce canevas clair et limpide qui montre avec une jovialité confondante la simplicité de la langue française.
Notons également dans la poursuite de notre raisonnement qu’apercevoir, normalement finirait en « apercevu » et non en aperçu ; pour preuve, il nous reste la locution « à perte de vue » mais c’est un autre débat.
Revenons à pouvoir, le verbe étrange par excellence et qui, de plus, a l’avantage d’expliquer à lui seul l’état d’esprit des Français. Au présent, pouvoir donne peux, ce qui n’est pas énorme eu égard aux prétentions du verbe. Remarquez, en anglais et en allemand c’est « can » (kann) et quelqu’un qui can meurt, c’est donc pire. Je ne vous parle même pas de l’expression « yes we can »…
Au futur, pouvoir se transforme en pourrai, pourra autant dire pourri oui !!!
Tandis que les Anglais au conditionnel jouent des could …
Vous l’aurez compris, il n’y a guère qu’à l’infinitif que pouvoir le reste, donc virtuellement ; autrement c’est pas beaucoup, c’est pourri et ça sent mauvais.
Je vais donc déposer une pétition pour corriger cet épiphénomène transversal oblique de la dégénérescence linguistique française.
Adoptons le verbe « poir », je pois, il poit, il poira etc …
Vous poirez signer la pétition sur le site poir.fr, je pense que c’est un devoir citoyen et encore je passe sous silence les méandres scabreux et douteux du verbe devoir, justement très culpabilisant.