Y'a rien à faire à chaque fois je me laisse emporter par ce foutu pays et je me dis que je resterai bien quelques jours... semaines... quelques mois de plus de ce côté là du Channel. Faut dire que j'ai tellement usé mes culottes courtes sur les bancs des... pubs anglais que forcément ça marque. Du coup chaque voyage est un peu comme un bain dans plein de souvenirs où les odeurs, les bruits et les gens me renvoient vers de petites cases de mémoires plus anciennes.
Le fish and chips du coin de la rue me fait penser à un autre au coin d'une rue londonienne, le Fish corner qu'il s'appelait. Il était à côté de ma boîte à disques préférée, et j'y attendais patiemment que mon disquaire veuille bien ouvrir son rideau mais comme il avait le même type de nuits difficiles que moi... j'attendais souvent... Tous ces gens posés sur l'herbe, assis, couchés, lisant, mangeant ou simplement ne faisant rien, me rappellent l'odeur du gazon des après-midi à Hyde park, ces après-midis sans envie d'autre chose que de rentrer en osmose avec l'herbe et partager avec tous ses petits brins le mal de tête de la veille pour se lancer un peu plus frais dans la nuit à venir... et les musiques attrapées au passage des voitures me renvoient à d'autres groupes aux goûts si particuliers de la musique britannique et à des nuits passées à sauter en l'air sur leurs rythmes... et l'indien qui vient d'ouvrir la porte de sa cuisine, mon premier curry d'ici... et...
Elle a donc un goût de nostalgie cette Angleterre que j'aime tant, mais heureusement pas seulement, sinon autant m'empailler pour que je ne finisse surtout pas en radotant et qu'est-ce que c'était bien avant et qu'est-ce que c'était bien et... parce que même si je m'attrape la nostalgie des fois, ce que j'aime le plus c'est quand même de m'en faire des nouveaux des souvenirs, pleins de nouveaux et c'est ce que j'ai fait une nouvelle fois...
Mais je parle, je parle alors que c'est une recette sans conséquences, et comme toujours dans cette série pas d'histoire... ou presque, juste une recette puisque c'est le principe des petites recettes sans conséquences et en plus j’ai rendez-vous avec une saucisse…
Pembury salade à l'anglaise
Ingrédients pour 2 :
Pour les légumes :
- 250g de petite pomme de terre rouge
- 5 petites tiges d'oignons nouveaux
- 75g de petits pois frais (une grosse poignée)
- 1 poignée de petites feuilles de salade mélangées (ici j'ai utilisé notamment des feuilles de petits pois mais c'est très local...)
- 1bonne vingtaine de petites feuilles de menthe
- 1 ou 2 tiges d'origan frais effeuillé – sel et poivre
Pour la sauce (cette "sauce" est peu liquide) :
- 10càs d'huile d'olive
- 1gousse d'ail
- 25g d'amandes entières émondées
- 4 ou 5 tiges d'origan frais effeuillé
- 25g de cheddar mature (vous pouvez le remplacer par du parmesan, ça sera moins anglais...)
- 1 giclée de vinaigre de malt (de vinaigre de vin c'est bien aussi)
Commencez par faire cuire les pommes de terre sans les éplucher dans une casserole d'eau salée et les petits pois dans une autre. Dès que tout ça est cuit passez le tout sous l'eau froide pour les refroidir au plus vite puis égouttez bien les patates et les petits pois. Réservez les pois et coupez en tranches les pommes de terre et réservez aussi. Emincez les oignons.
Préparez ensuite la sauce, mettez l'ensemble des éléments dans un mixer et faites tourner jusqu'à obtenir une sauce encore assez épaisse et grumeleuse et surtout pas trop fine ni homogène.
Versez dans les assiettes une bonne cuillère à soupe de sauce, étalez-la grossièrement, posez les ingrédients de la salade dessus et versez le reste de la sauce sans chercher à couvrir régulièrement, chacun pourra comme ça mélanger à son goût cette salade. Poivrez, salez éventuellement, un petit filet d'huile d'olive...
Mais pourquoi, bon et maintenant on refait les bagages et c'est reparti... est-ce que je vous raconte ça...