Magazine Journal intime
Elle les imagine tous lancés dans une poursuite qui n’en finit plus, chacun sur un cheval d’airain vrillant l’espace, découpant la couche extérieure de la nuit, comme s’il s’agissait de la peau d’un pamplemousse. Au cœur de l’hiver, quand l’obscurité prend ses aises, elle les entend foncer sur les voies périphériques de l’atmosphère terrestre, et elle peut même voir leurs sourires étincelants sous les casques. La course ne s’achève jamais, les virages succèdent aux virages, et les moteurs turbocompressés lancent des hululements d’acier qui perforent le temps. Alors elle se sent vibrer, encore une fois.