Un premier tour du monde, 56e partie

Publié le 12 septembre 2021 par Go11

Que dirions-nous si quelqu'un nous demandait « Quelles leçons de vie avons-nous appris pendant notre séjour en Australie, et à Mt. Buller en 1971 ? » 

Marcel Grivel-Dellilaz : 

Marcel a toujours été passionné par la vie, le ski et l'aventure, il n'a donc que de merveilleux souvenirs de son été passé à Mt Buller. Il a sauté de joie dès qu'il a appris qu'il allait partir enseigner en Australie, prendre l’avion pour la première fois, faire le tour de la planète et découvrir le monde. 

Marcel se souvient avec beaucoup émotion : « J'étais fou de ski à l'époque, alors quel bonheur d’aller se retrouver sur la neige tout un été ! » Il se sentait privilégié de travailler avec ses collègues moniteurs qui allaient devenir de solides amis et du même coup, il a profité de l'occasion d'améliorer son anglais quotidiennement tout en travaillant. 

Marcel poursuit : « C'était une époque où l'amitié, la coopération et l'entraide entre collègues étaient enrichissantes. Bien sûr, l'enseignement du ski était aussi ma vraie passion. Cela m’apportait une joie profonde et il y avait aussi le côté compétition que je pratiquais religieusement chaque saison jusqu'en été, un peu partout dans les Alpes ! »  

En effet, le ski de compétition figurait au sommet de la liste de Marcel et il se souvient d'avoir organisé des courses avec Gérard et d'avoir entraîné les jeunes avec Jean-Pierre. Marcel ne se lassait pas un seul instant de nos journées passées ensemble, remplies d’anecdotes uniques toujours renouvelées, sans oublier toutes nos soirées festives. 

Réfléchissant un instant, Marcel ajoute : « … la cerise sur le gâteau, fut le voyage de retour, surtout ce "road-trip" que nous avions fait avec Gérard, entre Melbourne et Sydney, la traversée des îles du Pacifique et la côte ouest des USA ! Si je n'étais pas devenu mari et papa à mon retour à la maison, j'aurais volontiers répété cette expérience magique ! » 

Gérard Bouvier : 

Dès son plus jeune âge, Gérard a toujours voulu découvrir de nouveaux horizons et avait hâte d’avoir son diplôme de moniteur de ski en poche pour se lancer à la découverte du monde. 

Quand il eu décroché son diplôme « Auxillaire », il quitta sa vallée natale en Savoie, pour aller enseigner au Club Med, dans les Pyrénées, pendant l'hiver 1967/68. La saison suivante, il choisissait Val D'Isère et enfin Morzine, en 1969/70. 

Dès qu’il eu son « Diplôme National » en poche, il avait projeté d’aller enseigner au Québec l'hiver suivant, mais en janvier de cette même année, Marius Mora, un professeur sans doute impressionné par son élève, lui avait proposé d'intégrer le corps professoral de l'ENSA, l'École Nationale de Ski et d’Alpinisme à Chamonix. 

« Cette offre entraîna une décision difficile pour moi », dit Gérard, « Devais-je renoncer de me rendre au Canada et tirer ainsi un trait sur la possibilité d’aller travailler à l'étranger, ou accepter cette superbe possibilité de carrière à l’ENSA ? » La décision fut prise en faveur du professorat à Chamonix, mais l'opportunité eu sa manière de frapper à nouveau à la porte. 

Gérard se souvient : « Alors que je commençais juste à enseigner à l'ENSA, courant janvier, Alexis Saudan m'avait demandé de l'accompagner à Mt. Buller, en mettant comme seule condition que j'améliore mon anglais, encore un peu rudimentaire. Alors que cette possibilité n'était pas encore certaine, j'ai senti que mon rêve était maintenant à portée de main. La première leçon que j'ai tirée de cette expérience était qu'au-delà de mes rêves les plus fous, la persévérance pouvait ouvrir de nombreuses portes. » 

Gérard réfléchit un moment : « Cette expérience australienne qui s'est passée si loin, bien sûr dans une autre station de ski, était tellement différente du point de vue de l’environnement dans lequel elle se déroulait, de son climat et de sa culture. De plus, le plaisir et la découverte qui ne cessait de nous interpeller, ont eu une influence permanente sur ma vie et resteront gravés à tout jamais dans mon esprit. Sans que je m’en doute à l’époque, cette expérience allait jouer un rôle crucial sur l'évolution de ma carrière professionnelle ... » 

La suite de cette histoire se poursuivra demain...