Mitch ZoSo Duterck
ZACH PERSON + OLA: 2021.09.08 - Zik Zak, Ittre (BEL)
Nous voilà repartis pour un "one more from the road" comme on a l'habitude de dire du côté de Jacksonville, FLA. Dans la voiture, on écoute The Georgia Thunderbolts que je vous recommande d'extrême urgence si d'aventure vous avez une légère tendance à aimer le Southern Rock.
Ce soir dans notre " Ittre-parade ", il n'y aura que deux groupes pour un total de 5 musiciens et une guest, je sais, on donne dans le minimalisme scénique mais comme dirait Eddy Merckx : " ce n'est pas le nombre de participants qui fait le peloton " n'est-il pas ? Bref, après un agréable trajet d'une heure, nous émergeons tout excités de notre véhicule pour rejoindre la salle située à une portée de flèche comme me le faisait remarquer un ami Gallois.
La seule consigne COVID exigée ce soir est de se désinfecter les mains de manière vigoureuse et ostentatoire avant de faire la bise à vos amis de concert, cherchez l'erreur ! Si le salut était à caractère purement masturbatoire, je pourrais à la limite comprendre le côté hygiénique et ciblé de la chose, mais puisque dans le cas présent les dévotions sont à 99% de nature jugale ou linguale pour quelques privilégiés... vous m'avez compris. Soit, pénétrons ce qui peut l'être encore sans consigne et sans qu'on signe, dans le cas présent, en ligne droite ou en zig-zag : la salle ! Accueil toujours aussi chaleureux qu'à l'habitude et un personnel toujours aussi passionné et jovial, je dis : bravo en applaudissant d'une seule main, l'autre s'étant prise subitement d'amitié pour une Mort Subite, pur produit de la brasserie De Keersmaeker.
La première partie est assurée par le trio belge qui répond au nom de OLA. Après deux titres j'ai plutôt envie de dire Holà ! Même avec le bâtonnet placé judicieusement, la petite cuiller dans le petit pot ou les deux célèbres biscuits, cette glace est selon moi insipide, tant au niveau auditif qu'olfactif et gustatif et si je m'en réfère aux soupirs d'impatience et autres commentaires peu flatteurs recueillis autour de moi, je ne suis pas seul dans le cas. C'est le genre de truc qui rend un électrocardiogramme complètement plat, comme la Suisse, aurait ajouté Obélix d'un ample mouvement horizontal du bras. Mais, c'est bien connu, on ne peut pas plaire à tout le monde.
5-3, reste 2 ! Deux comme le guitariste texan Zach Person originaire de Houston (mais établi à Austin) et son batteur, percussionniste et claviériste Jake Wyble, originaire du New Jersey. C'est lors de sa prestation à l'émission de télévision American Idol en 2016 que les têtes se sont tournées vers Zachary. Supposé sortir un EP suivi d'une tournée européenne, Zach Person a mis à profit l'embargo imposé par le covid pour revoir ses positions et débarquer avec " Can't Stop Running " un album complet sorti en Avril 2021 sur le label Texan BlackDenim Records de Christopher Durst, cd qu'il est occupé à promouvoir lors de sa première tournée européenne.
Arrivés d'Allemagne (Hanovre) vers 5.30 le matin même, suivi par un passage chez Classic 21 pour un enregistrement, les deux sociétaires du pays de l'Oncle Sam, n'ont eu que très peu de repos avant de prendre les planches. Et pourtant, dès les premières notes et les premiers soli très acérés, deux noms me viennent immédiatement à l'esprit Prince et Jimi Hendrix, excusez du peu. Zach est d'abord et surtout un artiste de scène, un artiste de " Live " comme on dit. Le duo déborde d'énergie et sa Fender Stratocaster rugit comme une panthère en furie entre ses mains. Non seulement il nous délivre ses compos " Can't Stop Running ", " Crossroads " et autres " Carolina " mais le bougre ose s'approprier des monstres classiques tels que le " All Shook Up " d'Elvis Presley qui date de 1957, " Let's Dance " de David Bowie sorti en 1983 pour lequel notre BJ Scott nationale le rejoint sur scène, ou encore " Kashmir " de Led Zeppelin dans un medley qu'il fallait oser avec le " Helter Skelter " des Beatles ". C'est vous dire les références. Et pour ceux qui l'ont remarqué, Jake, le batteur nous gratifiera même d'un extrait de la partie finale de " Layla " de Derek & The Dominoes sur son clavier. " Quand j'étais gamin, j'adorais jouer sur mon petit piano Bontempi, alors, j'ai pensé que ce serait fun d'avoir un clavier sur la tournée et de l'utiliser de temps en temps en concert " m'avoue-t 'il après le show. " Par contre, bravo pour avoir reconnu le bref extrait de " Layla " je ne suis pas certain que vous soyez beaucoup dans le cas " ajoute-t-il.
Une heure quinze minutes de pur blues-bonheur qui donne la patate et qui donne surtout envie de le revoir. Rendez-vous est déjà pris pour le mois de mars prochain.