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VIH : L’enfermer et jeter la clé

Publié le 11 septembre 2021 par Santelog @santelog
La nouvelle tentative vise à éliminer totalement le VIH latent du corps (VIH)La nouvelle tentative vise à éliminer totalement le VIH latent du corps (VIH)

Cette nouvelle approche qui vise à « guérir » définitivement l'infection à  VIH, poursuivie par une équipe multidisciplinaire et internationale de recherche, composée de scientifiques des Gladstone Institutes, du Scripps Research Florida et de la Weill Cornell Medicine, vient de recevoir le soutien des National Institutes of Health (NIH).  Alors que les progrès de la science ont permis le contrôle du virus avec un traitement quotidien, cette nouvelle tentative vise bien à éliminer complètement le virus du corps.

Le consortium de recherche, « Hope » pour HIV Obstruction by Programd Epigenetics vise à la fois à « museler » et à éradiquer définitivement le VIH latent avec « une approche fondamentalement différente de tout ce qui a jusque-là été tenté », précise l’auteur principal, le Dr Melanie Ottdirectrice du Gladstone Institute of Virology, et directrice du programme et chercheuse principale du HOPE Collaboratory.

Trouver le meilleur remède mais définitif, pour les personnes vivant avec le VIH

Cibler le VIH latent de manière innovante : le virus est en effet connu pour sa capacité à se cacher à l'état latent dans les cellules immunitaires. Bien que les virus latents ne provoquent pas de symptômes manifestes ou le SIDA, ils peuvent entraîner des complications de santé à long terme pour les personnes vivant avec le VIH et ne peuvent pas être ciblés par un traitement antirétroviral standard. L’interruption de la thérapie quotidienne peut entraîner un rebond rapide de l'infection.

La plupart des tentatives de traitement se sont jusque-là concentrées sur la réactivation délibérée du virus latent afin de l'éliminer via le traitement antirétroviral. Mais, avec ces stratégies, il reste toujours des copies non réactivées qui échappent au traitement, sauf à induire, avec un TARV (traitement antirétroviral) très puissant, des effets secondaires indésirables graves. Et même un petit réservoir restant de virus latent implique la poursuite du traitement quotidien.

block-lock-excise : la nouvelle approche cible le VIH latent, sans le réactiver. Les chercheurs s’inspirent ici de la stratégie de virus « anciens » qui se sont intégrés dans le génome humain au cours de millions d'années d'évolution. Le VIH s'intègre également dans le génome d'une personne vivant avec le VIH. Cependant, contrairement au VIH, ces virus anciens restent silencieux ou sont défectueux. Les chercheurs se sont donc concentrés sur ce mécanisme et ont découvert qu'il manquait à ces virus anciens inactifs plusieurs éléments génétiques bien présents, a contrario, dans le VIH :

  1. une séquence d'ADN présente au début du code génétique du VIH,
  2. une protéine appelée Tat, nécessaire à la réactivation et à la réplication, ici du VIH latent.

Le blocage de Tat, notamment, avec de petites molécules -ou futurs médicaments- permet de verrouiller le VIH dans sa phase de dormance, et ce blocage perdure alors un certain temps, même en cas d’interruption du TARV. Cette approche pousse ainsi le VIH à devenir comme l’un de ces virus anciens. En plus, les scientifiques travaillent à modifier la structure du matériel génétique du VIH, afin de rendre plus difficile à d'autres protéines d'accéder aux gènes du VIH et de les activer.

une double stratégie, donc, qui verrouille le VIH dans un état de dormance puis « jette la clé »

et le garde ainsi enfermé pour toujours. Alors, il devient possible d’arrêter le traitement antirétroviral sans réapparition du virus.

L'édition du génome ouvre de nouvelles portes car la technique pourrait permettre de modifier le VIH latent inséré dans l'ADN des cellules immunitaires. « Au point que le virus serait détruit ».

Cette approche collaborative, le HOPE Collaboratory, qui réunit des scientifiques de 12 instituts, est l'une des 10 à être soutenue par une subvention de 5 ans dans le cadre du programme Martin Delaney Collaboratories, le programme américain phare de recherche sur le VIH.

Source: NIH/National Institute of Allergy and Infectious Diseases et Gladstone Institute August 17, 2021  A New Approach to Curing HIV

Équipe de rédaction SantélogSep 11, 2021Rédaction Santé log



La nouvelle tentative vise à éliminer totalement le VIH latent du corps (VIH)
La nouvelle tentative vise à éliminer totalement le VIH latent du corps (VIH)

Cette nouvelle approche qui vise à « guérir » définitivement l'infection à  VIH, poursuivie par une équipe multidisciplinaire et internationale de recherche, composée de scientifiques des Gladstone Institutes, du Scripps Research Florida et de la Weill Cornell Medicine, vient de recevoir le soutien des National Institutes of Health (NIH).  Alors que les progrès de la science ont permis le contrôle du virus avec un traitement quotidien, cette nouvelle tentative vise bien à éliminer complètement le virus du corps.

Le consortium de recherche, « Hope » pour HIV Obstruction by Programd Epigenetics vise à la fois à « museler » et à éradiquer définitivement le VIH latent avec « une approche fondamentalement différente de tout ce qui a jusque-là été tenté », précise l’auteur principal, le Dr Melanie Ottdirectrice du Gladstone Institute of Virology, et directrice du programme et chercheuse principale du HOPE Collaboratory.

Trouver le meilleur remède mais définitif, pour les personnes vivant avec le VIH

Cibler le VIH latent de manière innovante : le virus est en effet connu pour sa capacité à se cacher à l'état latent dans les cellules immunitaires. Bien que les virus latents ne provoquent pas de symptômes manifestes ou le SIDA, ils peuvent entraîner des complications de santé à long terme pour les personnes vivant avec le VIH et ne peuvent pas être ciblés par un traitement antirétroviral standard. L’interruption de la thérapie quotidienne peut entraîner un rebond rapide de l'infection.

La plupart des tentatives de traitement se sont jusque-là concentrées sur la réactivation délibérée du virus latent afin de l'éliminer via le traitement antirétroviral. Mais, avec ces stratégies, il reste toujours des copies non réactivées qui échappent au traitement, sauf à induire, avec un TARV (traitement antirétroviral) très puissant, des effets secondaires indésirables graves. Et même un petit réservoir restant de virus latent implique la poursuite du traitement quotidien.

block-lock-excise : la nouvelle approche cible le VIH latent, sans le réactiver. Les chercheurs s’inspirent ici de la stratégie de virus « anciens » qui se sont intégrés dans le génome humain au cours de millions d'années d'évolution. Le VIH s'intègre également dans le génome d'une personne vivant avec le VIH. Cependant, contrairement au VIH, ces virus anciens restent silencieux ou sont défectueux. Les chercheurs se sont donc concentrés sur ce mécanisme et ont découvert qu'il manquait à ces virus anciens inactifs plusieurs éléments génétiques bien présents, a contrario, dans le VIH :

  1. une séquence d'ADN présente au début du code génétique du VIH,
  2. une protéine appelée Tat, nécessaire à la réactivation et à la réplication, ici du VIH latent.

Le blocage de Tat, notamment, avec de petites molécules -ou futurs médicaments- permet de verrouiller le VIH dans sa phase de dormance, et ce blocage perdure alors un certain temps, même en cas d’interruption du TARV. Cette approche pousse ainsi le VIH à devenir comme l’un de ces virus anciens. En plus, les scientifiques travaillent à modifier la structure du matériel génétique du VIH, afin de rendre plus difficile à d'autres protéines d'accéder aux gènes du VIH et de les activer.

une double stratégie, donc, qui verrouille le VIH dans un état de dormance puis « jette la clé »

et le garde ainsi enfermé pour toujours. Alors, il devient possible d’arrêter le traitement antirétroviral sans réapparition du virus.

L'édition du génome ouvre de nouvelles portes car la technique pourrait permettre de modifier le VIH latent inséré dans l'ADN des cellules immunitaires. « Au point que le virus serait détruit ».

Cette approche collaborative, le HOPE Collaboratory, qui réunit des scientifiques de 12 instituts, est l'une des 10 à être soutenue par une subvention de 5 ans dans le cadre du programme Martin Delaney Collaboratories, le programme américain phare de recherche sur le VIH.

Source: NIH/National Institute of Allergy and Infectious Diseases et Gladstone Institute August 17, 2021  A New Approach to Curing HIV

Équipe de rédaction SantélogSep 11, 2021Rédaction Santé log




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