Le prince de Broadway de Joanna Shupe

J'ai découvert l'univers de Joanna Shupe il y a un ou deux ans. Ses histoires se situent aux États-Unis et prennent place fin 19e siècle. Ses héroïnes sont toujours des femmes fortes, avant-gardistes qui évoluent dans un monde indéniablement masculin. Sa série met en scène trois sœurs au destin hors du commun pour des femmes. Si j'avais été ravie de rencontrer Marion, l'aînée, j'avais hâte de découvrir Florence qui me paraissait être la plus perchée des trois sœurs.

Parti de rien, Clayton Madden est désormais propriétaire du plus célèbre casino de New York. Tout irait pour le mieux s'il n'avait pas un problème avec Mlle Florence Greene. Non contente de semer la zizanie dans son établissement, la riche héritière lui annonce qu'elle a l'intention d'ouvrir une maison de jeu pour les dames de la haute société. Et elle compte sur lui pour la guider ! D'abord interloqué, Clayton décide de l'aider. Depuis des années, il cherche à se venger du père de la jeune femme. Quel meilleur moyen pour l'humilier que d'entraîner sa fille dans le vice et la débauche ? En commençant par la mettre dans son lit...

Avant toute chose, il faut savoir que le récit se déroule un peu avant l'histoire de Marion. De fait, je ne vous cache pas qu' au début je me sentais perdue. J'ai même cru que les éditions J'ai Lu avaient inversé les tomes. Mais non. Finalement leur histoire à chacune se déroule presque en même temps et c'est assez intéressant au final, car on découvre deux points de vue bien différents avec deux sœurs au caractère bien trempé, mais q ui n'ont pas du tout la même vision du monde.

À côté, nous avons les héros, des êtres partis de rien, qui ont même connu le dénuement le plus total et qui se sont hissés vers le haut par la seule force de leur volonté. Malgré leur caractère indéniablement masculin avec tout ce que cela implique, ils ont un côté féministe que j'ai fortement apprécié.

Concernant l'histoire de Florence et de Clayton, je l'ai lu avec beaucoup de plaisir et d'enthousiasme. Florence est une féministe convaincue qui se rend compte qu' elle n'est pas née dans la bonne époque. Elle rêve de liberté et d'indépendance tant financière que personnelle. Son rêve est d'ouvrir un casino pour dame et de mener sa vie comme elle le veut, sans entrave. Pour mieux apprendre les rouages du métier, elle fait appel à Clayton pour la former. Entre eux, l'alchimie est là, forte et palpable. Même si Clayton entend se venger du père de Florence pour une histoire qu'il ne veut pas lui raconter, jamais il n'entendra se servir d'elle. C'est un personnage que j'ai apprécié pour ce qu'il est : intègre et sans faux semblant.

Pareil pour Florence. Des femmes comme elles qui ne rêvent pas enfant et de mariage, ça fait du bien et c'est amené d'une manière parfaitement cohérente et crédible. D'ailleurs, c'est ce que j'aime avec la plume de Joanna Shupe : à travers ses héros et leur romance, elle nous dépeint les États-Unis de façons réalistes et nous montre aussi ce qu'était être pauvre là-bas. Tout comme la manière (des plus viles) dont les prometteurs immobiliers et autres entrepreneurs faisaient pour récupérer des terrains qu'ils convoitaient. Ce n'est pas la première fois qu'elle le fait et j'aime ces entrelignes de la romance. Cela ne la rend que plus passionnante finalement.

Clayton et Florence vont devoir se battre pour obtenir ce qu'ils souhaiten Les obstacles seront légion à commencer par la vengeance du jeune homme et la famille de Florence ensuite. J'ai été happée autant par l'histoire que les différents rebondissements. C'est un roman très bien mené du début à la fin. t au plus profond de leur cœur et cela ne sera pas aisé.

Encore une fois, je me suis régalée avec ce second volume et la plume de Joanna Shupe mérite qu'on s'y attarde. Je lirai le dernier tome qui est l'histoire de la plus jeune des sœurs avec plaisir. J'ai hâte.

Un second tome tout aussi enchanteur qui nous plonge dans l'histoire des États-Unis, fin du 19e siècle avec des personnages forts et une héroïne féministe plus attachante que jamais. Passionnant !