"C'est sur le territoire de l'oubli que Christophe Niel et Michaël Serfaty engagent et proposent un dialogue visuel - mais également littéraire - dans l'exposition " ... et tout s'oublie à vivre... ".
Les deux photographes se connaissent depuis plusieurs années. Ils fréquentent en commun quelques lieux d'exposition, d'expérimentations et de réflexions sur l'image. Ils se retrouvent parfois pour de longues conversations passionnées sur la photographie, ses possibilités, ses libertés, ses limites.Un travail parallèle autour de Marguerite Duras les rapproche un peu plus. Une affinité émotionnelle et intellectuelle s'affirme au fur et à mesure de leurs échanges. Puis l'idée d'une exposition à deux : une trouée visuelle de leurs conversations. Alors le questionnement en filigranne de leurs travaux respectifs surgit : les liens entre photographie et oubli.
Comment la photographie peut-elle, ou non, pallier l'oubli d'un moment, d'un lieu, d'une personne ? Comment agit-elle, ou non, comme déclencheur d'émotions et de sensations perdues ? Comment intervient-t-elle dans notre propre mécanisme de l'oubli ? Comment celui-ci se dissipe face à la photographie ou étrangement se renforce à cause d'elle ?
Pourquoi décidons nous de déclencher à un moment précis notre appareil ? Avons-nous conscience de cet acte au moment où nous le faisons, bien décidés à conserver une trace, un souvenir ?
Ou bien l'inconscient décide-t-il aussi pour nous ?"