Pendant cette temporalité particulièrement singulière que nous avons vécu collectivement, Gregory Forstner s'est surpris à renouveler son vocabulaire. Écartant pour la première fois la figure jusqu'ici présente depuis le début de sa carrière et de ses études à la Villa Arson. L'artiste se concentre sur le motif du bouquet déjà présenté en 2019 dans 'Flowers for the Bold'. Il produit depuis un an, un ensemble de nature morte ou plutôt 'still lifes' qui seraient autant de vanités possibles, de considération sur cette temporalité collective.
'Lollipop', au-delà de son évocation la plus immédiate, est une expérience scientifique menée par Melvin Calvin et Andy Benson visant à éclairer une culture d'algues vertes par de la lumière blanche. En faisant cela, le groupe de Calvin montre que la lumière du soleil agit sur la chlorophylle dans une plante pour alimenter la construction des composés organiques.
De même que dans l'expérience scientifique, il y a dans ce travail de peinture et de dessin comme la tentative de recourir à des gestes élémentaires, primitifs, l'expérience d'une régénération à partir de 'presque rien' et dont seul la nécessité de vie, de désir et de plaisir serait le véhicule. Le recours à ce motif élémentaire permettant à Gregory Forstner d'activer cette charge émotionnelle retenue jusqu'ici dans le réel. Ici, les notions de surface, de verticalité et d'horizontalité, d'ergonomie, de gravité, de corps et de centralité - de physicalité -, se retrouvent autant dans le récit que fait l'artiste de son expérience de la nage en eau libre, que de son expérience de la peinture.