Des milliers de Syriens ont commencé dès hier jeudi à rentrer chez eux dans la province de Deraa, au sud de la Syrie, après l'entrée de l'armée dans cette zone auparavant contrôlée par les rebelles, rapporte jeudi l'agence de presse officielle SANA.
Les forces du régime syrien sont entrées mercredi dans Deraa al-Balad, nom donné aux quartiers sud de la ville de Deraa qui étaient soumis pendant des mois à un siège du régime, en vertu d'un nouvel accord de trêve négocié par la Russie, selon des médias officiels et l'OSDH (Observatoire syrien des droits de l'Homme).
Cet accord doit, à terme, permettre au régime de contrôler tous les quartiers sud ainsi et ainsi l'ensemble de la ville de Deraa. Il offre aux rebelles qui remettent leurs armes et aux hommes n'ayant pas fait leur service militaire obligatoire la possibilité de rester à Deraa al-Balad. Ceux qui refusent de rendre les armes doivent être évacués vers d'autres régions rebelles dans le nord.
Les autorités de Deraa ont aussitôt supprimé les barrages routiers et ouvert les routes pour le retour des habitants dans leurs foyers, tandis que des escadrons anti-bombes ratissaient les zones précédemment aux mains des rebelles.
Selon l'Ocha, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, les combats meurtriers en juillet et en août ont poussé à la fuite près de 40 000 personnes, dont près de 15 000 femmes et plus de 20 000 enfants.
Deraa, berceau du soulèvement de 2011, subissait un blocus depuis soixante-quinze jours. Cette ville est le chef-lieu de la province du même nom contrôlée en grande partie par le régime depuis 2018. Des groupes rebelles contrôlent toujours quelques secteurs dans le cadre d'un précédent accord de trêve.