La fatigue nous désenlace.
Reste ainsi, mignonne. Je veux
Voir reposer ta tête lasse
Sur l’or épais de tes cheveux.
Tais-toi. Ce que tu pourrais dire
Sur le bonheur que tu ressens
Jamais ne vaudrait ce sourire
Chargé d’aveux reconnaissants.
Sous tes paupières abaissées
Cherche plutôt à retenir,
Pour en parfumer tes pensées,
L’extase qui vient de finir.
Et pendant ton doux rêve, amie,
Accoudé parmi les coussins,
Je regarderai l’accalmie
Vaincre l’orage de tes seins.
François Coppée
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