La FIFA oblige les clubs à libérer leurs internationaux de moins de 23 ans pour le tournoi Olympique, bien qu'absent du calendrier officiel. À priori Messi, Diego et Rafinha seront en Chine, mais le clubs entendent plaider devant le TAS.
Cette année, les footballeurs ont eu l'envie soudaine de participer aux Jeux Olympiques. Après tout, vivre une épopée Olympique ne doit pas avoir son pareil et ramener quelque peu ces millionnaires sur terre devrait être d'utilité publique. Ronaldinho, Didier Drogba y seront de même que Salomon Kalou.
Diego Ribas, Lionel Messi ou Rafinha entendent également être de la partie avec des fortunes diverses. Leurs entraîneurs respectifs comptent sur ces joueurs. Leurs valeurs commerciales sont fortes et leurs salaires énormes. Le débat sur la mise à disposition des internationaux auprès de leurs sélections a été remis au goût du jour.
Messi ne cherche pas les ennuis
Si le petit lutin argentin Lionel Messi se veut le plus légaliste du monde et choisissant de se plier aux décisions administratives, le joueur s'est envolé hier pour le Japon (où l'équipe d'Argentine prépare le tournoi olympique) depuis que le conciliateur de la FIFA a déclaré que les clubs devaient libérer les joueurs de moins de 23 ans. Le club catalan n'entend pas prendre le risque d'une blessure de son joueur de 21 ans et va porter l'affaire devant le Tribunal Arbitral du Sport, le fameux TAS. Si l'instance suprême du sport venait à donner raison au Barça, Messi a annoncé qu'il reprendrait illico l'avion pour l'Espagne. Le Président du FC Barcelone, Joan Laporta : « Si la FIFA réitère sa position, il serait normal que le joueur parte jouer avec la sélection argentine, mais si il y a une décision du TAS en notre faveur, il devra retourner au FC Barcelone ».
Diego y va tout droit.
Le Brésilien Diego Ribas Da Cunha n'a lui pas attendu la décision du conciliateur de la FIFA pour rejoindre la seleçao. Dès le 22 juillet, le meneur de jeu s'est enfuit du Werder Brême pour rejoindre son équipe en rassemblement à Paris. Colère de son club et de Klaus Allof (directeur sportif) qui ont déposé une plainte devant le TAS.
Le défenseur Brésilien Rafinha a lui fait à peu près la même fugue et son club, Schalke 04, a demandé à ce que le joueur soit suspendu par sa fédération (la CBF) arguant qu'il avait séché le stage de pré-saison en Autriche. La fédération Brésilienne a du éclater de rire sur le coup et le club de Gelsenkirchen porte plainte devant le TAS. Ce tribunal s'est déclaré incompétent sur le dossier du Werder et de Schalke : « Le TAS a considéré qu'il n'existait pas de convention d'arbitrage entre les parties lui permettant de traiter ces affaires ». Le TAS sera à nouveau appelé à se prononcé sur la plainte de Barcelone.
Nantes fait un caca nerveux
En France plusieurs clubs sont concernés mais c'est le FC Nantes qui fait le plus gros pet de cervelle à propos des deux Serbes Stefan Babovic (21 ans) et Filip Djordjevic (20 ans) sous contrat à La Beaujoire. Le directeur technique du club (Christian Larièpe) ne tient pas compte de la décision de la FIFA : « On va prendre contact avec d'autres clubs français mais pour l'instant, pour moi, ça ne change rien : ils restent ici à Nantes ». Mais la situation nantaise est plus complexe. En fait, Babovic ne veut pas aller au clash avec son club et se plie à sa direction. Djordjevic semble estimer la même chose. Par contre, l'attaquant camerounais Christian Bekamenga (capitaine de sa sélection qui plus est) a rejoint ses coéquipiers à Hong Kong avec la bénédiction de ses dirigeants. Il faut dire que le joueur n'a participé qu'à deux matches la saison passée en Ligue 2.
Annihiler le football de sélection ?
Aussi affligeant que le nomination de Gérard Houiller à la tête de la DTN de la FFF, les clubs pro (et généralement ceux qui ont du pognon) intensifient leur lutte pour annihiler le football de sélection. Certes le tournoi Olympique rassemble les équipes espoirs (moins de 23 ans), que les sélectionneurs peuvent tuner avec 5 joueurs plus expérimentés, et n'a jamais vraiment bouleversé les foules. Mais renier à libérer leurs joueurs pour les sélections (et ceci après avoir obtenu compensation financière pour l'Euro 2008) conduit à exaspérer les fédérations et la FIFA (et moi aussi) . Le fossé se creuse entre les deux grandes familles du football et pourraient les amener à se faire l'hôtel du cul tourné.