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Trois Poèmes de François Sureau

Par Etcetera
Trois Poèmes de François Sureau

J’ai lu ce livre parce que j’aime généralement la Collection Poésie/Gallimard, une collection de grande qualité.
A vrai dire, cette Chanson de Passavant m’a passablement ennuyée dans l’ensemble et j’ai été déçue de cette lecture qui manque selon moi de substance et de fond !
Malgré tout, je vous laisse libres de juger par vous-mêmes à partir de quelques poèmes que j’ai sélectionnés parmi mes préférés – car il y en a quand même quelques uns qui ne m’ont pas déplu.

Note biographique sur l’auteur :

François Sureau est né en 1957 à Paris. Ancien énarque, haut fonctionnaire. Démissionnaire du Conseil d’Etat après quelques années, il a exercé le métier d’avocat, se consacrant par ailleurs à la littérature.
Il est l’auteur de romans (L’Infortune, Grand Prix du roman de l’Académie Française), de récits courts (Le chemin des morts) ou longs (L’Or du temps), d’essais biographiques (Inigo, Je ne pense plus voyager, Ma vie avec Apollinaire). En 2020, il est élu à l’Académie Française.

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Redingote stambouline

Etoile de Smyrne hôtel du Nord
Les fresques saintes et les décors
Des guerres d’hier qui durent encore
Me portent heureux vers d’autres ports

J’ai écouté les rails sonores
Dans les pays où l’amour dort
A Svilengrad un mauvais sort
M’a fait coucher chaînes au corps
Etoile du Nord hôtel de Smyrne
Le temps mûrit sur le Bosphore
Dans les cafés l’urine sent fort
L’odeur me suit depuis Edirne

Lourdes sultanes qui broutez l’or
De vos palais je vous adore
Grecs embouchant la corne d’or
Et puis sautant par-dessus bord

Chez Klodfarer j’ai pris un lit
Semé d’insectes et de spores
Pour une fois j’ai bien dormi
Sans trop rêver de Peter Lorre

La voix de Dieu est coralline
Qui m’a sommé vers les cinq heures
De renoncer à mon bonheur
L’étoile qui dort au nord de Smyrne

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L’athanor

Rue Nicolas-Flamel
Au pied de l’arbre bleu
Dans les cristaux de sel
J’ai surpris le bon Dieu

Que j’aimais le grand calme
De la morgue d’avant
Le gris-vert sur les palmes
Mes noyés chancelants

La mort a par instants
Un regard de pucelle
Et des lèvres d’enfant
Rue Nicolas-Flamel

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Passavant à Paris

Mon coeur cet archevêque
A des passions quand il fait froid
Mitré patient bordé d’hermine
Il est d’ici et d’autrefois
Ce qu’il attend ne compte pas
Vienne l’hiver et ses abîmes.

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La Chanson de Passavant de François Sureau était paru en 2005 aux éditions Gallimard.


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