Chevrolet, pour le commun des mortels, c'est une marque automobile américaine. Il ne sait pas qu'il s'agit d'un patronyme, qui plus est helvétique. Et qu'il a été cédé par celui qui le portait sans en tirer aucun profit.
Michel Layaz s'est intéressé à Louis Chevrolet, parce que son passage sur Terre est très singulier et ne pouvait que lui donner envie d'en raconter avec entrain l'histoire trépidante et de la partager avec le lecteur.
L'auteur raconte en fait dans ce livre Les vies de Chevrolet, comme s'il s'agissait d'un chat qui retombe à chaque fois sur ses pattes, sauf la dernière, ça va de soi... Louis Chevrolet est bien un personnage de roman.
Louis aurait pu être horloger, comme son Jurassien de père. Fasciné par la mécanique des montres, c'est pourtant, quand la famille déménage à Beaune, par celle des cycles, préférée à l'école, qu'il débute, à douze ans.
Cette mécanique lui fond dans les mains. Ce n'est toutefois pas suffisant pour le combler. Car il a l'esprit de compétition. À seize ans, en amateur, il participe à sa première course cycliste le 14 juillet 1895 et la gagne...
Le fabricant du vélo sur lequel il a connu la victoire tient à le rencontrer... Proche de là, un riche touriste n'arrive pas à redémarrer sa voiture. Louis y parvient. Il a en effet le sens exceptionnel de cette mécanique-là...
Le touriste lui a glissé un mot à l'oreille. Qui n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd: L'Amérique!. Six ans plus tard, après être monté deux ans plus tôt à Paris, il embarque pour le Québec, avant d'aller à New-York.
Dans le Nouveau Monde Louis Chevrolet va accomplir des prouesses, non seulement en tant que pilote automobile, mais en qualité de concepteur et constructeur de moteurs. Et y connaître bien des heurs et malheurs.
Michel Layaz n'a pas écrit là une hagiographie, mais l'histoire d'un homme attachant qui a pris des risques, les a toujours assumés et en a souvent payé le prix fort, aussi bien affectivement que professionnellement.
Ce qui surtout n'a pu que séduire l'auteur, c'est le caractère bien trempé de ce héros des temps modernes, qui n'a jamais eu peur de courir deux ou trois lièvres à la fois et qui a fait sienne, quoi qu'il arrive, l'expression:
Never give up!
Francis Richard.
Les Vies de Chevrolet, Michel Layaz, 128 pages, Zoé
Livres précédents:
Louis Soutter, probablement (2016)
Sans Silke (2019)