Si l'on reprend les synthèses d'ouvrages cités par ce blog, il est tentant d'écrire l'histoire française ainsi :
- Lors de la crise de 29, l'ingénieur français est convaincu que son intelligence lui permet de diriger l'économie et l'entreprise de manière, enfin, rationnelle. Suivons l'exemple de l'Allemagne.
- Le pouvoir lui est donné par Vichy. Pas épuré, il connaît ses heures de gloire lors de la reconstruction du pays. Progressivement, pour quelle raison ?, l'inspecteur des finances remplace l'ingénieur des mines.
- Les choses tournent mal. La réalité est plus complexe qu'imaginée. Car l'entreprise est une question d'innovation. Or, le haut fonctionnaire est un "commis", un exécutant. Il "administre". Incontrôlé, il élimine ce qui demande un trop grand talent entrepreneurial (l'industrie) et, pour le reste, fusionne, licencie, délocalise, en appelle au moins disant, empile les dettes...
- Le gaullisme, qui n'est pas un colbertisme, a voulu des champions nationaux (par gloriole ? pour entraîner l'économie locale ?). Cela pouvait justifier que le champion soit dirigé par un garant des intérêts de la collectivité. Mais la stratégie ci-dessus l'a amené à faire l'envers de sa mission. Comme les espions anglais de la guerre froide, il travaille pour l'étranger ?
Ce qui est en cause, c'est le système, plus que les hommes. (A suivre.)