" Paragon Walk était une promenade dans le style Regence, suprêmement élégante, donnant sur un parc ouvert avec parterres de fleurs et arbres ornementaux. Elle ondulait en douceur sur un kilomètre environ. Ce matin-là, tout était blanc et silencieux [...]".
C'est dans ce quartier huppé et résidentiel, abritant la bonne société britannique que l'inspecteur Pitt est envoyé pour enquêter sur le meurtre sordide d'une jeune de bonne famille - Fanny Nash. Soeur cadette de Diggory Nash, elle vivait à Londres depuis la mort de ses parents. C'est sa belle-soeur - Jessamyn Nash - qui lui servait de chaperon pour l'introduire dans le grand monde. " Elle n'était pas encore formée aux mondanités. parfois, j'avais l'impression qu'elle était bien trop jeune pour la saison ! J'ai essayé de l'éduquer, mais elle était d'une telle candeur ! Il lui manquait la plus élémentaire faculté d'invention. Le moindre faux-fuyant lui était un
de Paragon Walk. Pourtant, personne n'a rien remarqué d'anormal ou de suspect ce jour-là, ni les domestiques, ni l'agent en faction dans le quartier. En rendant une visite purement formelle aux voisins des Nash, pour découvrir la moindre bribe d'information ou un indice, l'inspecteur Pitt comprend très vite que tous - ou presque - essaient de dégager leur responsabilité dans ce meurtre, que le silence est de rigueur pour tenter de cacher les travers des uns, les manies des autres, les haines de tous. A commencer par la famille Nash elle-même, qui ne plaint pas le sort subi par cette malheureuse Fanny Nash. " supplice". C'est dans les bras de sa belle-soeur que la pauvre Fanny Nash succombera. Pitt aurait dû s'habituer à ce réflexe de groupe défensif, aux protestations d'innocence, voire au déni de toute implication. Il s'y heurtait chaque fois, d'une manière où d'une autre. Et cependant, il trouvait cela particulièrement répugnant".
Dès le début de l'enquête, Thomas Pitt est persuadé que le criminel appartient au monde feutré Charlotte décidera d'aider son inspecteur de mari dans cette troublante affaire de moeurs, en rendant visite à sa soeur Emily Ashworth, vivant à Paragon Walk. En observant leur façon de vivre pour
essayer de trouver des éléments passés inaperçus par Pitt, elle n'aura de cesse de se demander qui a bien pu perpétrer un crime aussi monstrueux dans un quartier aussi élégant. Même si elle avait conscience de leurs excentricités et de leurs déviances, Charlotte savait aussi qu'ils avaient les moyens de les assouvir, grâce à l'argent. " Aussi excentriques que fussent leurs goûts, voire même pervers - elle avait entendu parler de ces choses-là -, les résidents de Paragon Walk avaient certainement les moyens de les satisfaire. Et il n'avaient que l'embarras du choix, entre les quartiers pauvres surpeuplés et les maisons de luxe, sans parler d'enfants et même de jeunes garçons". Dans la Gentry, certains membres ne sont pas plus propres ni plus fréquentables que dans les classes populaires et chez les déclassés.
En côtoyant ces péronnelles mondaines qui passent leur temps à se critiquer et à se disputer les faveurs des dandies, Charlotte se convaincra que le criminel n'a pas choisi Fanny Nash par hasard, mais pour sa pureté virginal et son âme innocente.
De soirées mondaines en garden parties, Charlotte et Emily percevront beaucoup - trop sans doute - sur leurs voisins au-dessus de tout soupçon. Non seulement Fanny Nash disparaîtra, mais d'autres paieront de leur vie leur curiosité, leurs allusions, leurs connaissances de certaines pratiques.a été une belle surprise de mon swap avec ses codes, ses habitudes, ses us et coutumes est subtile, sans suffisance, avec juste ce qu'il faut pour apprendre l'essentiel au lecteur sans le noyer dans la masse.
Eternel féminin. La description de la grande bourgeoisie anglaise,
" Le crime de Paragon Walk" d'Anne Perry est le premier livre que je lis de cette auteure prolixe. Je la connaissais de réputation pour la qualité de son écriture, le foisonnement de détails sur la société anglaise en général et de ère victorienne en particulier, que j'affectionne particulièrement. Je dois reconnaître que cet ouvrage
L'intrigue est bien orchestrée et on reste en haleine jusqu'au bout, se demandant qui a bien pu commettre toutes ses horreurs. Avec Anne Perry, on est à la confluence de Sir Arthur Conan Doyle et de son Sherlock Holmes, et d'Agatha Christie et de sa Miss Marple. Un vrai régal estival qui m'a confrimé l'envie de continuer à lire cette écrivain. Un grand merci à