Une flopée de lettres signées par le ministre d'Etat, Secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr), sont adressés aux différents ministres concernant ce cabinet sans qu'on sache exactement quelle est la suite réservée par les uns et les autres à cette correspondance.
La dernière en date, dans le sillage de Ferdinand Ngoh Ngoh, toujours estampillée " confidentiel, très urgent ", signée par le ministère en charge du contrôle supérieur de l'État (Consupe), Mba Acha Rose Fomundam, prend attache avec le ministre des Transports (Mintransport) " sur très hautes instructions du président de la République ", pour lui demander de prendre des mesures en vue d'une saine collaboration des responsables du Mintransport avec les Inspecteurs d'État chargés du contrôle et de la vérification. En clair, il est question d'auditer la gestion par le cabinet Atou, des actifs résiduels des ex-Regifercam et Onpc.
C'est comme on le constate, la montée en puissance de la présidence dans sa volonté de voir clair dans la gestion des actifs résiduels de la liquidation des sociétés suscitées dont certains aspects qui datent de 2006 inondent la toile ce jour. On apprend par exemple sur les réseaux sociaux, en scrutant les documents qui tournent en boucle, que le cabinet Atou a vendu la ferraille en octobre 2006 dans le cadre de la mission de sauvegarde et de gestion des actifs résiduels de l'ex-Rncfc.
A cette époque-là, Haltou Dada, un client, était appelé à déposer 25 millions de CFA. Le prix de la tonne de ferraille était fixé à 75.000 Fcfa. Il faut aussi préciser qu'avant le Consupe, le Sgpr avait saisi le 22 juillet le ministre des Finances (Minfi). Par une lettre estampillée " très urgent ", le proche collaborateur de Paul Biya demandait d'arrêter les activités du cabinet Atou concernant la sauvegarde et la gestion des actifs résiduels des ex-Regifercam Rncfc et Oncpb. " J'ai l'honneur de vous demander de me faire le point sous huitaine, sur les mesures prises et envisagées pour mettre en œuvre les très hautes instructions de Monsieur le président de la République, contenues dans ma lettre du 2 juillet 2021 ", écrivait le Sgpr.
Silence des ministres aux instructions du Sgpr?
Le 2 juillet effectivement, Ferdinand Ngoh Ngoh avait écrit au ministre des Domaines , du cadastre et des affaires foncières ( Mindcaf), avec ampliation au Minfi, au Secrétaire général des services du Premier ministre, toujours pour une restitution des actifs résiduels des ex-Rncfc, Onpc et Oncpb. Il demandait dans cette correspondance, sur très hautes instructions du chef de l'État, d'abord de retirer le titre foncier n°1023/w établi par le cabinet Atou au nom de l'ex-Oncpb sur un terrain du domaine public portuaire. Ensuite, il était question de prendre, en liaison avec le Minfi, les mesures nécessaires relevant de la compétence du Mindcaf en vue d'une part, de la restitution des actifs résiduels de l'ex-Oncpb au port autonome de Douala, et d'autre part, de reverser dans le domaine privé de l'État, les terrains appartenant aux ex-Rncfc et Oncpb.
Par ailleurs, il demandait la mise en œuvre rapide des hautes directives données par Paul Biya, prescrivant de mettre un terme, dans les meilleurs délais, au mandat donné au cabinet Atou pour la sauvegarde des actifs résiduels des trois sociétés liquidées. On se souvient que dans une autre correspondance qui avait fait le buzz sur la toile, le cabinet Atou, de manière ostentatoire tenait tête au Sgpr en faisant savoir, que lui aussi agissait sur hautes instructions. Un crime de lèse-majesté ? Toujours est-il que désormais, on suivra si le Mintransport facilitera l'initiative du Consupe pour un audit de la gestion du cabinet Atou. Une sorte de bras de fer ouvert entre les servies de la présidence de la République et les services du gouvernement.