Jean-Paul Belmondo, le Magnifique Professionnel

Publié le 06 septembre 2021 par Sylvainrakotoarison

" Prendre des années n'est pas très grave, car chaque âge a ses plaisirs et ses bonheurs. "

Parole sage d'un vieil homme sage qui a pu être heureux de sa vie. Une vie peut-être plus factice que réelle, mais quels nombreux héros de toutes sortes a-t-il pu jouer au cours de ces plus de soixante dernières années ! Jean-Paul Belmondo, comme on dit d'un comédien qui a adoré jouer au théâtre, a tiré sa révérence ce lundi 6 septembre 2021 à l'âge de 88 ans et demi (il est né le 9 avril 1933).
Inutile de présenter Bébel comme un "monstre sacré" du cinéma français. Ils ne sont plus très nombreux de cette époque ancienne, un âge d'or du cinéma français, dans les années 1960, 1970, 1980... avec les belles voitures reconnaissables qui n'étaient pas encore conçues par les mêmes logiciels de modélisation aérodynamique. Il y a Alain Delon, Jean-Louis Trintignant, peut-être aussi Gérard Depardieu pour une autre génération. Je n'évoque ici que les hommes, il y a aussi les femmes, et avec Jean-Paul Belmondo ont joué de nombreuses actrices.
Belmondo est l'un des visages familiers de la France, l'un des symboles sympathiques de la culture française. Était-il bon acteur ? Bien sûr, il avait des rôles de chef ou au contraire, de petit misérable, mais il était aussi lui, comme l'ont été d'autres acteurs, Louis de Funès, Jean Gabin (sauf au début de sa carrière), Bourvil, Fernandel, etc. Il ne jouait pas un rôle du film, on faisait un film avec Belmondo. Et le succès était là, car l'homme inspire sympathie et identification. Souvent des films d'aventure qui se regardent comme un ado se délecte en lisant une bande dessinée. Et aussi cette caractéristique, très peu de navets alors que d'autres grands s'étaient retrouvés parfois dans des navets (Jean Gabin, Louis de Funès, par exemple).
De très nombreux films peuvent ressortir des mémoires, et bien sûr, avec Jean-Paul Belmondo en héros numéro un. En voici quelques-uns, sans ordre précis sinon d'intérêt personnel. En clair, treize films sur modeste ordonnance... qui ne manqueront pas d'être rediffusés les semaines prochaines.
1. "Le Magnifique" de Philippe de Broca (sorti le 23 novembre 1973), où Belmondo est un écrivain timide et passif mais se vit en agent secret très dynamique et séducteur, avec la très charmante Jacqueline Bisset, sage voisine étudiante ou torride héroïne du roman.
2. "Le Professionnel" de Georges Lautner (sorti le 21 octobre 1981), servi par la très belle musique d' Ennio Morricone, où Belmondo finit mal, en agent têtu qu'on ne peut plus déprogrammer. Avec notamment Robert Hossein et Bernard-Pierre Donnadieu en flics déboussolés.
3. "L'As des as" de Gérard Oury (sorti le 27 octobre 1982), dans une histoire de guerre à la morale sauve. Avec une audace, des scènes qui se déroulent au Nid d'Aigle du dictateur nazi Hitler, en Bavière (il fallait oser !).
4. "Les Tribulations d'un Chinois en Chine" de Philippe de Broca (sorti le 5 novembre 1965), avec Maria Pacôme, Jean Rochefort, Ursula Andress... Une revisite de l'Asie qui fait très " Tintin" (la sexualité en plus).

5. "Stavisky" d'Alain Resnais (sorti le 15 mai 1974), un excellent film historique qui rappelle un des plus grands scandales d'entre-deux-guerres, avec Belmondo dans le rôle de Stavisky, et un beau casting, Anny Duperey, Michael Lonsdale, François Périer, Claude Rich, Pierre Vernier, etc. et même Gérard Depardieu (tout débutant ...comme entrepreneur).
6. "L'Héritier" de Philippe Labro (sorti le 22 mars 1973), avec Belmondo en fils du grand patron décédé accidentellement, qui reprend l'affaire, son chargé de pouvoir Jean Rochefort, son assistant Charles Denner, et aussi Carla Gravina.
7. "Les Mariés de l'an II" de Jean-Paul Rappeneau (sorti le 7 avril 1971), une fresque de la Révolution française avec les mariés, Belmondo et Marlène Jobert (qui est d'un épanouissement ravissant), Michel Auclair, Pierre Brasseur, Sami Frey, Georges Beller, Julien Guiomar, Charles Denner, Laura Antonelli, etc.
8. "Itinéraire d'un enfant gâté" de Claude Lelouch (sorti le 30 novembre 1988), qui a valu le seul César de meilleur acteur de Bébel, souvent boudé par "la profession" (il a refusé ce César, et il a aussi reçu une Palme d'honneur au Festival de Cannes de 2011 pour l'ensemble de sa carrière). Belmondo est un ancien acrobate victime d'un accident qui s'est reconverti en entrepreneur, puis, lassé par la routine, qui se fait passer pour mort pour vivre une nouvelle vie, avec Richard Anconina, ancien employé qui reconnaît le patron, Lio, Daniel Gélin, etc. Son fils Paul joue le héros à l'âge de 20 ans.
9. "Week-end à Zuydcoote" d' Henri Verneuil (sorti le 18 décembre 1964), inspiré d'un roman de Robert Merle. Cela se passe pendant l'évacuation de Dunkerque en juin 1940, avec Jean-Pierre Marielle (le prêtre), François Périer, Pierre Mondy et Marie Dubois.
J'ai gardé trois des quatre derniers films comme des films "mythiques" (sauf le dernier proposé).
10. "Flic ou Voyou" de Georges Lautner (sorti le 28 mars 1979), où Belmondo, commissaire, fait le nettoyage du système niçois avec des méthodes peu orthodoxes, avec Marie Laforêt, Jean-François Balmer, Charles Gérard (un grand copain de Bébel qui est mort il y a deux ans le 19 septembre 2019), Michel Galabru et Philippe Castelli.
11. "Peur sur la ville" d'Henri Verneuil (sorti le 9 avril 1975), où Belmondo est policier, avec la fameuse scène de la prise d'otages dans l'un des hauts immeubles du (alors nouveau) quartier Beaugrenelle (Front de Seine), avec Charles Denner, Jean-François Balmer et Rosy Varte.
12. "À bout de souffle" de Jean-Luc Godard (sorti le 16 mars 1960), avec Jean Seberg, Roger Hanin, etc. Dans ce film, Belmondo a notamment cette réplique : " Si vous n'aimez pas la mer, si vous n'aimez pas la montagne, si vous n'aimez pas la ville... allez vous faire foutre ! ".
13. "Peut-être" de Cédric Klapisch (sorti le 10 novembre 1999), avec cet exploit d'avoir fait jouer Romain Duris comme le père de Jean-Paul Belmondo (dans ce film fantastique, l'un des derniers où a joué Belmondo), avec Jean-Pierre Bacri, Léa Drucker, Hélène Fillières, etc. (et même Jocelyn Quivin).
Au revoir, Bébel...
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (06 septembre 2021)
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Pour aller plus loin :
Jean-Paul Belmondo.
Cédric Klapisch.
Philippe Labro.
Adrian Monk.
Patrick Bouchitey.
Philippe Léotard.
Romain Goupil.
Isabelle Carré.
Claude Piéplu.
Michael Lonsdale.
Jean-Pierre Bacri.
Gérard Jugnot.
Alain Delon.
Alfred Hitchcock.
Brigitte Bardot.
Charlie Chaplin.

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