Après la visite à Damas d'une importante délégation libanaise, la première en dix ans, le haut responsable libanais, Nasri Khouri a indiqué que le gouvernement syrien va aider le Liban en crise, en autorisant le transit sur son territoire de ses importations en gaz et en électricité.
Les Etats-Unis ont donné leur feu vert exceptionnellement pour cette transaction d'une urgence vitale pour le Liban. Le Liban va ainsi essayer d'acheminer, via la Syrie et ses infrastructures, du gaz égyptien, mais aussi de l'électricité venue de Jordanie, malgré les sanctions américaines visant le pouvoir syrien.
Le ministre libanais de l'Energie Raymond Ghajar a annoncé qu'une réunion aurait lieu la semaine prochaine en Jordanie avec des représentants des gouvernements libanais, syrien, jordanien et égyptien pour notamment établir un plan de travail et un calendrier.
Plusieurs questions d'ordre logistique, comme des travaux nécessaires sur les infrastructures syriennes, mises à mal par dix ans de guerre, devront être d'abord résolues pour faciliter l'acheminement du gaz et de l'électricité vers le Liban via la Syrie.
Selon la Banque mondiale, le Liban traverse depuis l'automne 2019, l'une des pires crises économiques au monde depuis le milieu du 19 ème siècle, avec notamment une dépréciation inédite de sa monnaie nationale, une inflation galopante et compte actuellement près de 80% de la population qui vit désormais sous le seuil de pauvreté.
Et c'est dans ce contexte d'effondrement économique que le Liban, à court de devises étrangères, est confronté à de graves pénuries de carburant et des coupures d'électricité qui paralysent en grande partie, les services et les activités des hôpitaux, restaurants, magasins et industries.
La visite à Damas de la délégation libanaise s'inscrit également sans un contexte de rivalités géopolitiques entre les Etats-Unis et l'Iran, parrain du mouvement libanais du Hezbollah.
Certains analystes voient dans le feu vert accordé par les Etats-Unis à cette transaction entre le Liban et la Syrie une volonté d'éloigner cette dernière de la zone d'influence du régime iranien.