Mortalité et confinements : ces chiffres qu’on ne veut pas voir

Publié le 06 septembre 2021 par H16

Par Nasier Ockham et h16

Et pour continuer dans le chapitre de la statistique amusante, je vous propose aujourd’hui, toujours grâce à l’aide de Nasier Ockham qui a réalisé les analyses statistiques suivantes, de tenter une évaluation de ce qu’ont coûté les confinements en termes humains et d’apporter une lumière statistique sur l’état général des établissements hospitaliers publics français.

Des confinements meurtriers

Ainsi, alors que plus de seize mois se sont écoulés depuis le premier confinement de mars 2020, il peut être utile d’estimer l’impact de ces opérations sans précédents en France. Et pour cela, on pourra regarder les données statistiques collectées notamment par les pompiers de Paris et médecins de l’INSERM qui ont publié les chiffres des résultats catastrophiques des confinements sur la survivabilité des arrêts cardiaques hors hôpital, avant, pendant, et après le confinement.

Les chiffres sont sans appel : le confinement multipliait le risque de mourir d’un arrêt cardiaque hors hôpital par 2,2. Non seulement le nombre d’arrêts cardiaques à la maison est ainsi passé de 76,8% à 90,2% mais les auteurs notent que les délais d’interventions ont été plus longs, et que dans nombre de cas les massages cardiaques n’étaient pas faits par peur de contamination ou sur consigne des hôpitaux. Au total, la proportion de patients arrivant vivants à l’hôpital a dramatiquement changé, ainsi que la proportion de patients survivants sortant de l’hôpital.

Pire encore, alors que, hors confinement, on observe 13,42 arrêts cardiaques hors hôpital par semaine et par million d’habitants, avec 22,8% de survivabilité, ces mêmes arrêts cardiaques sont grimpés à 26,64 et la survivabilité s’est, elle, effondrée à 12,8%.

Si les conclusions de l’article sont très prudentes, les chiffres qu’on y lit sont, eux, violents : hors confinement, on observait 44,9 morts/mois/million d’habitants d’arrêt cardiaque hors hôpital, proportion qui est montée à 100,6 pendant le confinement, alors même que la population de Paris a, dans cette période, largement diminué. Avec 10% seulement de ces accidents cardiaques testés positifs au Covid, et en comptant les attributions larges de Covid sur la base de suspicion seulement, c’est un tiers uniquement des cas recensés qui pourraient être attribué au Covid – laissant tout de même deux tiers de la surmortalité attribuable au confinement.

L’application de ces chiffres parisiens au reste du pays aboutit à la sombre conclusion que la France a déploré 3700 à 3800 morts supplémentaires pour chaque mois de confinement. Pour rappel, normalement environ 16% de la mortalité normale est causée en France par des maladies cardio-vasculaires, soit entre 10 000 et 11 000 décès mensuels lors des années normales.

3700 à 3800 morts par mois supplémentaires causés par les confinements uniquement pour les arrêts cardiaques hors hôpitaux, c’est beaucoup plus que la diminution de mortalité routière due au confinement (de l’ordre des baisses de 190-195 morts par mois enregistrés par la sécurité routière au même moment). Ici ne sont évoqués que les arrêts cardiaques hors hôpitaux, pas toutes les autres mortalités cardio-vasculaires, ni les cancers et autres affections de longue durée dont le diagnostic décalé par les différents confinements cause inévitablement des morts supplémentaires…

Un pilotage gouvernemental aux mauvais instruments

En regardant les données mensuelles des décès dus au Covid (et ici) et en les comparant avec les décès mensuels et par million de la population, on observe que le pic de mortalité du mois d’Avril pendant le premier confinement dépend bien plus des décès hors Covid que des décès Covid.

Cependant, au mois de Mai 2020, l’importance des décès Covid semble exploser, alors que ce mois n’était pas un pic de mortalité. A contrario, la mortalité non Covid atteint un niveau si bas qu’il est sans précédent depuis que les données existent :

On peut imaginer que le Covid efface momentanément toutes les autres maladies infectieuses et respiratoires, et que le confinement fasse diminuer les morts violentes (ainsi, la mortalité routière a diminué, soit environ 1000 accidents et 195 décès en moins pendant le mois de mai) mais on a du mal à comprendre par quel mécanisme miraculeux toutes les maladies non infectieuses et non violentes (cancers, maladies cardio vasculaires, etc.) représentant d’ordinaire entre 83 et 84% des décès tomberaient soudain à 56% des décès, une faible proportion jamais observée depuis 1980.

En réalité, il n’est pas physiquement possible que ces maladies aient disparu.

Bien plus logiquement, beaucoup (trop) de décès non causés par le covid ont été classés comme ayant eu le covid comme cause, suite par exemple à un test PCR positif. Bref, beaucoup plus nombreux sont ceux morts avec et non du covid.

Une conclusion s’impose : le gouvernement pilote avec un compteur qui ne donne pas la mesure, ce qui explique (en partie tout du moins) l’enfilage de perles absurdes par ce même gouvernement. En outre, il sera difficile d’écarter l’idée que, bien conscient de ce biais énorme dans ces chiffres, le gouvernement n’en a pour autant pas moins communiqué goulûment dessus, instillant la peur apte à générer la soumission du peuple dont il a eu besoin ensuite pour faire passer toutes ses mesures liberticides.

Au passage, la comparaison des mortalités sur ces derniers mois et celle des variations de mortalités saisonnières habituelles en France (visible sur le graphique suivant) permet d’affirmer que, jusqu’à récemment, le système de soin français savait traiter ces pics de mortalité sans que René Coty et ses successeurs se soient sentis obligés de mettre le pays à genoux, en état d’urgence, en lui retirant ses libertés au nom de la santé.

Difficile, devant ce graphique, de justifier l’hystérie permanente des médecins de plateau télé, les emportements adolescents du ministre de la Santé et l’impression de fin du monde colportée par les médias nationaux : oui, les hôpitaux et les médecins français ont su traiter par le passé des épidémies provoquant bien plus de morts par million que celle que nous observons maintenant.

Un système de soins français en pleine décrépitude

Il est vrai que les instructions gouvernementales pour la gestion de cette crise n’ont clairement pas aidé : évaporation du rôle du médecin traitant, interdiction de toute liberté de prescription, tests longtemps interdits ou limités, focalisation sur des vaccins expérimentaux, utilisation alternative du Rivotril sur les personnes âgées en EHPAD, … Rien n’a permis d’aider le système de soins.

Système de soins qui n’avait pas besoin de cette confusion politique, tant la dégradation dont il est victime est maintenant visible de tous (au point que certains médecins s’en ouvrent sur les réseaux sociaux) et qui se traduit, comme on peut le voir dans la figure ci-dessous, par une augmentation progressive inquiétante du nombre de morts mensuels pour 100.000 habitants depuis 2008.

Au passage, cette dégradation du système de soin français, visible dans les mortalités dans le graphique suivant, est confirmé par une étude réalisée en 2020 qui montre que, une fois corrigés par les classes d’âge, les décès (par 1000 habitants dans ce document) pour la classe d’âge 65 ans et plus ont diminué jusque vers 2003-2007 puis ont recommencé à augmenter. Comme il s’agit d’une classe d’age, l’effet « papy boom » est donc gommé et une autre explication que le vieillissement de la population doit être apportée : la dégradation des services de soins n’est pas la plus absurde. Et lorsqu’on épluche cette étude de Santé publique France, on constate (figure 5 de cette étude) qu’en effet les décès sont amplifiés dans les établissements publics par rapport aux établissements privés, au-delà de la simple proportion de patients gérés par les deux systèmes…

Tous ces éléments montrent s’il était encore besoin que les décisions politiques qui entendent se mêler de la santé en France ont essentiellement eu sur la décennie passée un effet délétère au point de se traduire en morts inutiles.

Pire : la cohorte de médecins qui, de plateaux télés en comités scientifiques bidons, se sont acoquinés avec les pires pendards politiciens ont perdu, avec eux, la crédibilité et la confiance qu’un sain détachement des basses manœuvres politiciennes leur aurait permis de conserver.

De politiques idiotes en corruption et en lobbyisme éhonté, la médecine française n’est plus que l’ombre d’elle-même.

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