Obsèques de Woungly Massaga : L’aide présidentielle portée disparue

Publié le 05 septembre 2021 par Tonton @supprimez

En dépit des nombreuses démarches entreprises depuis décembre 2020, l'argent débloqué par la présidence de la République pour soutenir la famille de l'illustre défunt dans cette douloureuse épreuve, n'a pas atteint son destinataire jusqu'à ce jour.

Le commandant Kissamba finira-t-il par trouver un repos éternel auprès de ses ancêtres à Nlimanzouang, localité située à Lolodorf Centre ? Pas si sûr si l'on s'en tient à la météo post-mortem marquée par des orages et des tempêtes à n'en plus finir. Autant le dire, le ciel n'est pas si bleu entre la famille (qui croule sous le poids de dettes colossales)et certains émissaires d'Etoudi, pointés du doigt pour avoir fait main basse sur l'enveloppe allouée à l'organisation des obsèques du célèbre nationaliste. Plus de huit mois après la cérémonie d'inhumation, la famille de ce dernier n'a toujours pas perçu le moindre copeck de ce qui est convenue d'appeler " aide du Chef de l'Etat ".

C'est dire que la mise sous terre de la dépouille de René Jacques Ngouo Woungly Massaga n'a été rendue possible que grâce aux multiples cotisations en internes, des dettes contractées et quelques enveloppes des personnes de bonne volonté. Las d'attendre, de se laisser bercer par des vaines promesses et fatigué d'introduire des requêtes infructueuses au cabinet du Secrétariat général à la présidence de la République (Sgpr), Thierry Marcel Massaga, le neveu du défunt, a décidé de briser le silence le 27 août dernier, en faisant part de son ras-le bol à la presse qu'il a dument convié à son domicile sis au quartier Mimboman.

Statuquo

Face aux hommes de médias, celui qui est par ailleurs représentant de la famille, a présenté des copies d'une correspondance datant du 18 août 2021 à la haute attention du président de la République pour l'informer de ce que la (mystérieuse) aide débloquée pour accompagner cette figure historique à sa dernière demeure, n'est jamais parvenue aux ayant-droits. Le montant de l'enveloppe qui s'élève à deux millions de Fcfa s'est visiblement évaporé entre le palais et le Lolodorf natal du " Commandant Kissamba ". Notre interlocuteur qui couvre le destinataire de sa lettre, d'un chapelet d'éloges, d'hommages et de remerciements pour ce qu'il a fait du vivant et même à la mort de son oncle, est même convaincu qu'après cet appui débloqué par les bons soins du Cabinet civil, Paul Biya lui-même, avait octroyé une aide supplémentaire à la famille quelques jours avant les funérailles de cette figure emblématique des libertés.

Où est donc passée cette aide et qui était censée la faire parvenir à la famille de l'illustre disparu ? Mystère et boule de gomme. Pourtant, dans une correspondance du Sgpr datée du 11 décembre 2020 et adressée au gouverneur de la région du Sud, l'on pouvait lire : "J'ai l'honneur de vous demander de bien vouloir inviter lereprésentant de la famille du regretté Ngouo Woungly Massaga à prendre l'attache du Secrétariat général de la présidence de la République dans le cadre des obsèques du susnommé.". Huit mois plus tard, rien n'a bougé d'un iota. C'est ce statuquo et cette situation embarrassante qui motivé le représentant de la famille a porté à l'adresse du Sgpr, un courrier dans lequel il raconte son martyr " Depuis la saisine du gouverneur de la région du Sud par courrier du 11 décembre 2020 nous invitant à prendre attache avec le Secrétariat général de la présidence de la République dans le cadre des obsèques du susnommé, il ne nous a pas été possible de franchir le paillasson du Secrétariat général à cause des contingences métaphysiques ", écrit-il.

Menaces de mort

Et d'ajouter, " ma lettre stipulant compte rendu des obsèques datées du 28 décembre 2020 à vous adressée par le truchement de monsieur le gouverneur de la région du Sud, mettait en exergue un certain nombre de quiproquos liés à la facilitation de l'aide allouée par la très haute hiérarchie jadis pour les obsèques et désormais, devant servir à la solde des nombreuses dettes contractées auprès des tiers pour l'organisation digne et conséquente
desdites obsèques".Rendu à ce stade, la famille n'a qu'un souhait : que cet argent soit restitué et que cela serve tout au moins à éponger quelques dettes contractées auprès de tierces parties mais également de monter la tombe et de préparer les funérailles traditionnelles prévues en octobre prochain. Conscient que ces dénonciations fracassantes vont à coup sûr provoquer l'ire de ces émissaires boulimiques et égoïstes de la présidence de la République, le neveu de Woungly Massaga dit craindre pour sa vie. N'est-il pas constamment victime de menaces de mort ces dernières semaines ? De quoi exhorter Paul Biya à " prendre des mesures " pour assurer sa sécurité.

Christian TCHAPMI