Ah, la Seconde Guerre mondiale... Elle est devenue tellement incontournable dans les jeux vidéo qu'on se dit que si elle n'avait pas existé, les scénaristes auraient été bien embêtés... Heureusement pour eux (et malheureusement pour les autres), elle a bien eu lieu et fut riche en personnages charismatiques. Jugez plutôt : De Gaulle, Churchill, Staline, Hitler... Autant de héros ou de tristes sires propices à une adaptation vidéoludique. Voilà qui est chose faite avec War Leaders : Clash of Nations, qui nous propose d'interpréter un de ces protagonistes.
War Leaders, c'est un peu comme la nouvelle lessive qui assouplit le linge en plus de le laver. Je ne veux pas dire par là que le jeu d'Enigma Software fait des miracles en blanchisserie, mais plutôt qu'il s'agit d'un produit "deux en un". On a d'un côté un wargame, qui se déroule en tour par tour sur un planisphère mondial. Le but est de prendre en main la destinée d'une nation pour sortir victorieux de la guerre globale. Mais il y a aussi une forte composante stratégie en temps réel, puisque chaque conflit peut être résolu manuellement en commandant directement les unités sur le champ de bataille. Bref, on a affaire à une formule hybride proche de celle utilisée par la série des Total War.
Le choix d'un chef de guerre est toujours un moment crucial.
Voyons d'abord comment se présente la partie wargame, puisque c'est par elle que commence toute campagne solo. Des campagnes qui n'en sont pas vraiment d'ailleurs, puisqu'il n'y a pas de structure classique avec un enchaînement de missions scénarisées. Ce mode se déroule en fait toujours de la façon suivante : les événements commencent le 1er septembre 1939 et devront s'achever au plus tard une dizaine d'années après. La trame, c'est à vous de l'écrire par vos actions, même si quelques contraintes sont là pour respecter la réalité historique, notamment au niveau des alliances. Parlons justement des camps en présence, et surtout de leurs chefs de guerre, les fameux War Leaders. Pas moins de sept sont disponibles : Winston Churchill, Franklin Roosevelt, Charles de Gaulle, Benito Mussolini, Joseph Staline, Adolph Hitler et Hideki Tojo. De ce choix dépendront divers avantages et inconvénients. Ainsi, l'Angleterre ou la France pourront compter sur les nombreux territoires de leurs vastes empires coloniaux, au prix d'une plus grande dispersion et de fronts multiples.
Fidèle à l'histoire,
l'Allemagne décide d'envahir la Pologne.
Une fois le chef sélectionné, on se retrouve donc à la tête de la nation correspondante sur un globe terrestre. Il y a pas mal de paramètres à gérer : les ressources (argent et pétrole), la construction de bâtiments, les recherches technologiques, les relations diplomatiques... Même si on n'atteint pas la profondeur d'un Hearts of Iron, les amateurs de wargames ne devraient pas être déçus par l'étendue des possibilités. Quant aux néophytes, ils ne doivent pas paniquer pour autant car beaucoup de choses peuvent être accomplies de façon automatique. Dans ce cas, il reste tout de même un élément essentiel à la charge du joueur, il s'agit bien sûr du déplacement des troupes. A la tête de l'Allemagne, allez-vous commencer par envahir la Pologne comme le fit Hitler, ou plutôt tenter de conquérir la Scandinavie ? Toutes les options sont possibles. Par contre, en pénétrant dans une région qui ne vous appartient pas, vous vous exposez forcément à une riposte. C'est là que le jeu vous propose de prendre la main pour gérer la bataille en temps réel.
Voici à quoi ressemblent les phases en temps réel.
En fait, ces phases ne se déroulent pas exactement comme dans les STR habituels, car il est possible d'accélérer le temps ou au contraire de le ralentir, voire même de mettre le jeu en pause le temps de passer quelques ordres plus tranquillement. A part ça, on retrouve les mécanismes habituels du genre pour sélectionner les unités, les déplacer, etc. L'interface, bien qu'un peu envahissante, n'est pas trop mal fichue et propose quelques options tactiques ajoutant une dimension au gameplay. Par exemple, on peut choisir entre plusieurs formations, et l'infanterie peut se coucher ou s'accroupir, ce qui rappelle d'autres titres du genre comme Theatre of War. Il est également possible de se mettre à couvert dans les bâtiments, comme dans Company of Heroes. Mais War Leaders est malheureusement loin d'atteindre la finesse graphique de ce dernier, et pique un peu les yeux même avec toutes les options poussées à fond. Ca n'enlève cependant rien à l'intérêt du gameplay et War Leaders reste donc un titre à surveiller de près pour les amateurs du genre.