Si j'ai un regret avec les romances historiques de cette collection, c'est qu'en général, nous avons droit à l'époque Régence et c'est tout. C'est ce qui marche, cependant, je commence à me lasser. C'est pourquoi, dès que j'ai vu le titre de cette nouvelle série, j'ai eu bon espoir. Et le résumé ne m'a pas vraiment trompé.
De quoi parle La femme aux yeux de tigre ?Victime d'une trahison, le capitaine Simon Dante est attaqué par la flotte espagnole. Son bateau est en train de sombrer quand il est secouru par un navire marchand britannique. À son bord, il découvre un drôle de timonier, puisqu'il s'agit de la fille du capitaine, Isabeau Spence. Une vraie tigresse qui s'habille en pourpoint et grimpe comme personne au poste de vigie. Entre elle et Simon, le climat est d'emblée houleux. Mais tandis qu'ils cinglent vers Cadix pour sauver la Couronne d'Angleterre, leurs affrontements virent bientôt à la passion explosive...
Marsha Canham est une nouvelle autrice traduite en français. Je ne la connaissais ni de près ni de loin, mais j 'ai été ravie de pouvoir découvrir sa plume et son univers digne d'un film de Pirate des Caraïbes !
Toutefois, l'impression général de ce roman m'a laissé mitigée. Ne vous détrompez pas, j'ai adoré l'ambiance sur le navire, ainsi que l'intrigue principale. Mais clairement, ce n'est pas la romance entre les héros. Simon Dante qui a été trahi par l'un de ses collègues lors d'un assaut contre la flotte espagnole ne rêve que de vengeance. Sauvé in-extrémis par le vaisseau marchand de Jonas Spence, il va réquisitionner ce dernier pour accomplir sa mission. C'est sur ce bateau qu'il rencontrera l'incroyable Beau (Isabeau) la fille du capitaine qui n'a rien d'une jouvencelle. Beau est une femme forte, hors de son temps. D'ailleurs, c'est à un point que j'ai halluciné, carrément, lors d'une discussion très intime qu'elle a avec son paternel (Jonas Spence). De fait, les interactions entre Beau et Simon sont de véritables joutes verbales et des démonstrations de forces. Beau ne veut et ne se laisse pas mener à la baguette.
Alors, la majeure partie du récit se déroule sur l'eau. Et il y a un point qui m'a chiffonné : la temporalité. Ce n'est pas dit du tout et on doit la deviner. Grâce aux explications et descriptions on comprend que nous nous trouvons à l'ère Elisabéthaine (1558 - 1603) plutôt vers la fin de son règne. Personnellement, j'aurais aimé avoir un marqueur de temps, parce que ça donne l'impression d'un flou qui n'a pas lieu d'être.
Concernant la romance, puisque c'est aussi de ça qu'il s'agit, eh bien, elle n'est pas le point centrale. Elle est mise au second plan au profil des desseins de Simon concernant celui qui l'a trahi, mais également la guerre qui oppose les Espagnoles aux Anglais. L'histoire de Beau et Simon arrive donc bien après en filigrane. Durant ma lecture, je me suis posé des questions. Etais-je vraiment déçue que l'histoire d'amour ne soit pas mieux aboutie ? Car du coup, ça pêche quand même de ce côté. Les héros ne m'ont pas embarqués dans leur histoire intime et personnelle au contraire du reste. Ensemble, l'alchimie n'est pas vraiment de mise.
L'autrice s'est vraiment appliqué pour la partie historique et aventure tout en oubliant (à mon avis) le souhait des lectrices. Certes on a envie d'aventure et d'un fond crédible et bien travaillé, mais pas au détriment de la romance. Ce qui me semble quand même le cas ici. Et encore une fois, j'ai eu un problème avec la temporalité. A tel point que j'ai du relire l'épilogue pour comprendre.
Si la partie historique m'a bien plu, malgré certaines longueurs ennuyeuses, la romance est à mon goût un peu trop délaissée. Cela donne une impression de déséquilibre qui peut décevoir les lectrices (et lecteurs) qui s'attendent à vibrer émotionnellement, ce qui n'est pas tout à fait le cas dans ce roman. Enfin, si. On vibre au son des coups de canons, des aventures de guerre et de Pirate, mais ça s'arrête là et c'est un peu dommage.