Adour ABDELMADJIDABDELMADJID
Racines et pérégrinations
Bixente PermentadourPermentadour est né en 1852 dans le pays basque français, au coeur des Pyrénées, mais a des aïeux portugais. Suite à une mésaventure, il se retrouve enrôlé dans l'armée française en Kabylie, en pleine guerre coloniale. Mais il se prend d'affection pour la population, découvre un pays qu'il aime, tombe amoureux d'une jeune fille du village voisin, et déserte afin de pouvoir l'épouser et s'établir dans la région, se confondant bientôt avec les natifs du pays. A l'occasion d'un recensement, il change son nom en Mentadour, espérant réussi ainsi parfaitement son intégration.
Bien longtemps après, son descendant, Yacine Mentadour, Kabyle à part entière, épousera une Sierra-LeonnaiseSierra-Leonnaise, et leur enfant partira en Afrique du Sud : C'est ainsi que naîtra un "Vandalo-Suèvo-Portugo-Franco-Kabylo-SudVandalo-Suèvo-Portugo-Franco-Kabylo-Sud africain" qui, peut-être, ira un jour retrouver son père établi en chine !
Ce voyage a travers les pays et régions ne laisse pas indifférent, ni la plume de l'auteur, toute empreinte de poésie (plume que l'on peut retrouver sur son blog). Les semences versatiles, ce sont ces particules, ou ces êtres qui vont d'un endroit à un autre, et au gré du vent ou des aventures, y déposent leur trace, leur descendance, leurs souvenirs... Adour nous parle ici d'identité, de racines, et de ce besoin récurrent de connaître un ailleurs que l'on imagine toujours plus vert (ou plus bleu) que là où on est. Il nous rappelle également que la richesse des sociétés provient de leurs mixités, des apports qu'elles ont eu, et de l'intégration réussie de ces "semences" nouvelles.
"Le nomadisme est le destin inéluctable de toute forme de vie sur terre. Pour les êtres humains, il est impossible de ne pas bourlinguer à la recherche de quelque chose qui nous échappe toujours et que nous ne rattraperons jamais ! Le nomadisme est quelque part le remède à une situation, une angoisse. Alors nous sommes voués à l'errance et à l'aventure requise et indispensable à notre équilibre ! Qui de nous, même après avoir fait sa vie dans un lieu donné, n'a pas été tenté un jour de changer de décor, de patelin ?"
Une critique dithyrambique sur le blog de Nath !
Je remercie tout d'abord Adour, car il m'a très gentillement offert ce livre, mais je suis assez mitigée, une fois la dernière page refermée. J'ai beaucoup aimé l'idée de ces semences qui disséminent un peu partout, et de ces hommes qui par leurs voyages et leurs découvertes, par leur assimilation d'une nouvelle culture ou religion renforcent justement cette culture. Mais j'ai été un peu gênée par le style. Adour parle un beau français, mais on a parfois l'impression que c'est une langue scolaire : beaucoup de vocabulaire (et du beau !), mais certaines tournures de phrases sont étranges, comme si l'auteur écrivait dans une langue étrangère, certes parfaitement maîtrisée, mais avec quelques petites erreurs malgré tout. Mais cela semble logique, puisque Adour lui-même est complètement biculturel (et quant à moi, qui parle relativement bien allemand, je serais totalement incapable d'écrire quoi que ce soit d'un tel niveau dans cette langue !). De plus, j'ai noté pas mal de fautes de frappes ou d'oubli de relecture, qui certes ne sont pas très importants, mais m'ont chiffonnée... (Depuis que je fais de la relecture de manuscrits, je me prends pour une grande correctrice ! hum, je vais bien relire mon texte avant de le publier...). Par ailleurs, à mon goût, l'usage des points d'exclamation est abusif et nuit à la lecture, à sa fluidité.
Je me suis promis en créant ce blog d'être honnête dans mes critiques, et c'est donc pourquoi, cher Adour, je me permets de dire tout ce que je pense. J'espère que tu ne m'en voudras pas de ma franchise. J'ai malgré tout lu ce livre avec plaisir, et lirai très certainement tes autres ouvrages.
Issu d'une famille de prolétaires kabyles, Adour AbdelmadjidAbdelmadjid est né en 1952. Imprégné de l'ancienne école qui préconisait la philanthropie et le respect du prochain : études secondaires, technicien sup. en gestion touristique puis cadre commercial en retraite. Il a déjà écrit 4 romans, publiés chez Publibook.