Photo par drone réalisée par Fernando Nicola, pour El Litoral
A la fin de l’été 2020, en avril, la baisse du niveau des eaux dans le Paraná avait fait apparaître, en transparence, les vestiges d’une bateau à roue qui assurait la desserte fluviale entre Santa Fe et Buenos Aires au cours du 19e siècle (voir mon article du 29 avril 2020).
Cette
année, alors qu’on est encore en hiver, la baisse encore plus
spectaculaire a mis à sec les restes d’un port dont on avait
oublié jusqu’à l’existence. Il avait été creusé et construit
en 1885 sur le bras du Paraná,
dit Río
Colastiné, sur les rives
duquel s’était bâti un quartier de Santa Fe, capitale de la
province homonyme. C’était surtout un port de marchandises,
essentiellement des céréales, puisque la province produisait la
plus grande quantité de blé du pays, et il était relié à un
réseau ferroviaire, comme le prouvent les photos d’archive
ressorties par le quotidien local, El
Litoral, qui montrent
des activités pendant une trentaine d’années.
Photo d'archive
Ces installations furent abandonnées lorsqu’une crue exceptionnelle les submergèrent en 1911.
Aujourd’hui,
le retrait des eaux laissent à l’air libre les quais où se mêlent
la maçonnerie de pierres et de briques et les éléments en bois, du
quebracho, une essence locale imputrescible très utilisée depuis
l’époque coloniale dans tout le pays.
La sécheresse qui affecte le cours du Paraná n’en est pas moins une catastrophe sur tous les plans : écologique, économique, biologique, social… Elle annonce des mauvais temps à venir pour cette région aujourd’hui consacrée à la monoculture du soja transgénique et à l’élevage bovin, deux activités très consommatrices en eau.
© Denise Anne Clavilierwww.barrio-de-tango.blogspot.comPour
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