J’étais pleine de doutes à la réception de ce roman de rentrée, la couverture, le titre, mais quelque chose avait retenu mon attention quand je l’avais choisi, et je ne m’étais pas trompée… Antoine est veuf, il adorait Victoire, sa femme. A plus de soixante ans, il a conscience des ravages de l’âge, et de confier un peu trop sa vie à son envahissante femme de ménage, Maria. En ce moment, il passe le plus clair de son temps à la bibliothèque Richelieu. Il étudie Manon Lescaut. Il va rencontrer un beau jour là-bas, Madame Duparc, mystérieuse, séductrice, un brin menteuse. Malgré ses défauts et ses absences, le voilà subjugué de plaire ainsi à celle qui s’appelle finalement Manon, comme l’héroïne du livre qui le préoccupe. De rendez-vous en rendez-vous, alors que certains mystères autour de la vie de Madame Duparc s’épaississent, alors qu’ils voyagent et rencontrent des amis, Antoine reprend confiance en lui. En parallèle, le personnage de Victoire, son épouse décédée, apparaît de moins en moins lisse. Les deux femmes, d’ailleurs, se ressemblent étrangement… Antoine ne se tromperait-il pas en pensant que toutes les zones d’ombre sont expliquées par la présence d’une boîte échangiste à deux pas de chez sa maîtresse ? Antoine ne se tromperait-il pas sur tout ?… Ce roman surfe en quatrième de couverture sur une piste un brin sulfureuse distillée en début de récit. Mais en réalité, il ne faut pas s’en tenir à ce qui n’est qu’un détail de l’histoire, une impasse. Ce qui est vraiment intéressant dans ce livre est la manière dont l’auteur met en scène les amours d’Antoine et de Manon, la fraîcheur des sentiments et l’âge des corps, sans rien édulcorer. C’est également un roman remplit de références littéraires, assez savoureuses. Et je suis plutôt d’accord avec la conclusion du pitch de l’éditeur… « Un voyage sentimental à travers la France et l’Italie, la légèreté et la gravité. »
Editions Ecriture – mai 2021
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
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