American Horror Story: Double Feature // Saison 10. Episodes 1 et 2. Cape Fear (Part 1 - Red Tide) / Pale (Part 1 - Red Tide)
Chaque année, American Horror Story tente de se renouveler à sa façon. Sauf que cela fait des années que l’univers créé par Ryan Murphy et Brad Falchuk a énormément de mal à se renouveler. Ce qui fonctionne parfaitement avec American Horror Story: Double Feature c’est l’utilisation de la famille, comme si les créateurs revenaient aux sources de la série (Murder House se concentrait aussi sur une famille) mais en changeant un peu des décors que l’on voit habituellement. Nous sommes ici dans une petite ville des Etats-Unis avec une famille qui vient s’installer dans l’espoir de démarrer une nouvelle vie. La femme, enceinte, a gagné un concours de décoration d’intérieur sur Instagram et veut continuer dans cette direction. Le mari lui est scénariste et doit livrer le pilote d’une série. L’une des forces de American Horror Story a toujours été son casting et cette année, bien que l’on retrouve encore des têtes que l’on voit depuis les débuts de la série, tout semble étrangement différent. L’ambiance lugubre de cette petite ville où tout le monde semble avoir son petit secret permet de créer une horreur différente et surtout plus caractéristique.
Double Feature est bourré d’éléments qui laissent imaginer que Murphy et Falchuk sont là pour tester des trucs mais je me demande ce que American Horror Story veut réellement faire. La première partie de la saison, « Red Tide » se déroule à côté de la mer durant les six premiers épisodes. Nous avons donc désormais vu les deux premiers épisodes et l’introduction est aussi effrayante qu’intéressante. Cela faisait un moment que je n’avais pas eu quelques frissons devant American Horror Story. Même son spin off American Horror Stories n’a pas réussi à créer un univers qui donne envie de regarder ça seul le soir dans un endroit reculé. L’introduction de Macaulay Culkin (Maman j’ai raté l’avion) est une bonne idée. Si je demande à voir ce qu’il va réellement apporter par la suite tant son personnage est assez maigre dans ces deux épisodes, le visage de l’acteur est parfait pour le genre.
La famille Gardner est intéressante car elle ressemble à la famille américaine classique. Encore plus que lorsque nous étions avec les Harmon dans Murder House. En écrivant le personnage d’Harry, je me demande si les créateurs n’ont pas voulu créer un miroir d’eux-mêmes : en panne d’inspiration ils vont trouver une drogue dangereuse qui va permettre au héros d’être à nouveau créatif. Il y a aussi une sorte de réminiscence de Stephen King tout au long de ces deux épisodes et c’est un autre bon point pour American Horror Story. On retrouve à la fois l’ambiance des petites villes américaines du Maine qu’il aime tant dépeindre et ce côté très Shining qui n’a de cesse de se faire ressentir. L’angle des vampires est lui aussi intéressant car il n’est pas traité avec cette envie constante de faire de l’effet de style mais avec quelque chose qui me rappelle un peu True Blood. C’est d’ailleurs parfait aussi pour Evan Peters et Frances Conroy qui sont délicieux dans leurs rôles.
Même le personnage de Sarah Paulson donne enfin l’impression de voir autre chose de l’actrice. Cette dernière n’a de cesse de jouer plus ou moins les mêmes rôles dans le Murphy-verse et désormais elle fait quelque chose de complètement différent mais satisfaisant. Même si le côté Dame Ginette du personnage peut prêter à rire par moment, cela n’en reste pas moins efficace. Bien entendu, Murphy aime aussi ses propres références comme à Netflix. Depuis qu’il a signé son contrat j’ai l’impression qu’il n’a de cesse de citer Netflix dans les dialogues de ses séries pour FX. En tout cas, je crois que c’est le début de saison le plus intéressant de American Horror Story depuis un sacré bout de temps.
Note : 8/10. En bref, une entrée en matière séduisante et surtout réussie.
Prochainement en France