Pendant des années, Béatrice a bossé comme secrétaire à mi-temps: 22 heures par semaine, payées 645 euros par mois. La jeune femme, qui souffre de déficience visuelle, touchait une "allocation adulte handicapé" de 388 euros. A la fin de 2007, Béatrice pense gagner plus de sous en signant un "contrat d'avenir", ces contrats aidés, lancés par Borloo avant l'élection présidentielle pour réduire les chiffres du chômage.
Employée dans un établissement scolaire, Béatrice travaille désormais 26 heures par semaine, pour 783 euros. Sauf qu'on lui a, du même coup, sucré la totalité de son allocation! En turbinant 4 heures de plus par semaine, elle croyait gagner 138 euros de plus. Erreur: elle en touche 250 de moins par mois. Bonjour l'arnaque !
Personne n'avait averti Béatrice de ce léger "détail", prévu par une loi de mars 2006: un handicapé qui signe un "contrat d'avenir" voit son alloc' réduite du montant de l'aide versée par l'Etat à l'employeur. En clair, ces biftons, c'est pour le patron!
Dire que Sarkozy a promis, le 10 juin dernier, de transformer l'aide aux handicapés en "tremplin vers l'emploi".