Triathlon de Lausanne 2021

Publié le 31 août 2021 par Nakan

J'avais peine à imaginer que mon dernier départ en triathlon datait de 2019, au Portugal. Depuis, tellement de choses ont changé... L'incertitude liée à la pandémie et, plus personnellement, un long retour à la presque normale à cause d'une fracture du coude. C'est la plus longue interruption en terme de compétitions sportives depuis mon premier triathlon, c'était en 2009... Elle a été à peine entrecoupée par un trail en 2020.

Retour donc dans un univers familier qui m'avait beaucoup manqué dès samedi. Hormis la présentation du pass sanitaire à l'entrée de la tente de retrait des dossards, rien n'a vraiment changé... Sinon le couloir de catégorie d'âge dans lequel je retire le bout de papier affublé de mon numéro de départ. Car les années, elles, ont continué sur leur élan.

Le samedi, le relai

Samedi, je retrouve sur l'esplanade de Bellerive mes collègues qui se sont lancé le défi d'un relai en triathlon. Courageux et curieux de découvrir le petit frisson de la compétition, alors que j'ai l'habitude de les croiser la semaine dans les bureaux, les voilà qui débarquent en tenue de cycliste, de coureur ou de nageur pour constituer deux équipes. C'est sous un radieux soleil mais dans une température idéale pour la compétition que nous allons repérer la zone de transition. Ensuite, un brief complet sur le passage de relai et les règles élémentaires du triathlon et on se rend sur le départ de natation. Le parcours de ce relai consiste en 400m de natation, 18km de vélo sur le parcours accidenté de Lausanne et de 4km de course à pied. Dans mon équipe, je me charge de la partie aquatique, tentant de faire bonne figure, non seulement sur une distance si courte, mais surtout au milieu de nageurs si affûtés... Car, on le verra un peu plus loin, ma natation n'est plus ce qu'elle était. L'eau du Léman en cette belle après-midi affiche 18°C.

Aurais-je du dire que cette première partie du relai était peut-être plus de la course à pied que de la natation en fin de compte? Car les 400m de natation bouclés en 7min sont suivis d'au moins la même distance à courir pour rejoindre la zone de transition afin de passer le relai. Je passe donc la puce de chronométrage à notre cycliste le plus rapidement qu'il m'est possible de le faire, retrouve mon souffle quelques secondes et part l'encourager sur le bord du parcours. Chacun et chacune va à ses limites pour l'équipe et on se rejoint toutes et tous sur les derniers mètres de course à pied pour terminer ensemble. Belle journée qui permet une entrée en matière en douceur dans ce triathlon de Lausanne!

Le dimanche, la première distance classique depuis 2018

Avec un départ fixé à 9h05, je retrouve les équipiers du Tri Team Lutry à 8h00 devant le retrait des dossard. Ayant profité de ma présence sur place la veille pour retirer le mien, j'attends l'équipe en décorant vélo et casque de mon numéro de dossard. Enfin, mon Cervelo P3X va pouvoir prendre le départ d'une compétition! Bien que le parcours du jour soit très accidenté et truffé de relances, j'arrive avec mon vélo dans l'exacte configuration qui sera la sienne pour l'Ironman de Thun dans une semaine. Des roues de 62mm devant et 80mm derrière, le look du vélo détonne, mais sera-t-il possible de l'emmener dans les côtes? L'idée aujourd'hui est surtout de valider tous les choix techniques une dernière fois.

Une fois mes affaires installées dans la zone de transition, je rejoins les équipiers du club pour la photo de famille, il est largement préférable en effet de la faire avant ;-) Puis on se dirige, pieds nus pour toutes celles et ceux qui n'ont pas prévu les tongs, sur le lieu de départ de la natation. Il faut contourner la piscine de Bellerive pour enfin arriver sur la plage. Le lac en ce matin est frais, annoncé à 16°C. Et les premiers mètres de l'échauffement confirment l'information.

La natation

Après l'échauffement, retour sur la plage, et après un rapide briefing par Mike Aigroz himself, la première vague s'élance. Je me prépare à mon propre départ 5 minutes plus tard. Depuis ma seconde opération du coude gauche en début d'année, j'ai du mal à accumuler beaucoup de kilomètres en natation. Dans cette discipline, je ne suis pas de retour à 100%. Pour cette raison, je me place en retrait de la vague de départ. Le plan d'eau, bien que froid, est plutôt calme et tout annonce une natation relativement facile à l'exception de la distance entre les bouées et surtout la taille de ces dernières. Elles sont minuscules! Lors du départ et une fois dans l'eau, tout va bien jusqu'à la première bouée, mais après le virage à gauche, impossible de voir la suivante. Je fais confiance au flux devant moi. Il me faudra environ 200m pour voir finalement la bouée vers laquelle on se dirige. Pile dans le cap.

Je ne force pas, j'optimise au mieux en fonction des circonstances. Je drafte plusieurs nageurs pour économiser des forces et jette un œil rapide de temps en temps à la montre. Étrangement, plus on s'éloigne du bord, plus le lac devient chaud. Je nage en mettant de l'intensité mais sans me mettre dans le rouge et finalement, ça tourne assez bien. Au virage de la troisième bouée, j'arrive à voir au loin la bouée rouge qui est dans l'axe de la sortie. C'est la dernière longue ligne droite et il semble avoir un courant qui emmène légèrement les nageurs sur la droite. Je corrige constamment mon cap. C'est un des points que j'ai le plus travaillé cet été: l'orientation. Quitte à nager moins vite, autant nager plus droit et donc moins de distance que mes " traditionnelles " sorties de route. Et ça paie: je reste bien dans l'axe en faisant le point sur le cap toutes les deux respirations alors que d'autres nageurs se déportent.

Si je prends un peu de recul, j'ai des temps de natation assez disparates sur toutes mes participations au triathlon de Lausanne (30:14 en 2010, 27:05 en 2013, 28:18 en 2014, 25:45 en 2015, 35:53 en 2018) et ma sortie de l'eau cette année en 28:00 se situe largement dans la moyenne, même si il est difficile de comparer car le plan d'eau n'était pas le même que pour les éditions précédentes.

C'est donc assez satisfait que je cours vers mon vélo! Lorsque j'arrive vers ce dernier il me reste à passer le haut de ma trifonction que je n'avais pas enfilé sous ma combinaison de natation, à terminer de me débarrasser de ma combinaison puis d'enfiler lunettes de soleil et casque avant de partir, pour la première fois (enfin) avec mon P3X sur une compétition!

Le vélo

Le parcours de cette édition a été entièrement revu, et je n'ai donc aucun repère. Je sais juste, connaissant bien la ville, que c'est une boucle de 10km bourrée de difficultés et de relances, sur laquelle il faut être costaud et ne pas chercher à " trouver un rythme " mais toujours avoir le couteau entre les dents. A première vue, des roues hautes sur un vélo taillé pour l'aéro mais pas forcément pour la montée n'est donc pas le choix idéal. Quoi qu'il en soit, je ne souhaite pas rouler ce jour là autre chose que ce que je roulerai à Thun une semaine plus tard. Donc à défaut de grosse performance, j'aurai au moins de l'allure sur les photos (qui seront quasiment toutes de face au final, mauvaise pioche donc...).

Mais dès le début de la première boucle et l'attaque de la première des 4 montées de l'Avenue d'Ouchy, la grosse côte de ce parcours, je me sens bien. Les jambes répondent bien et le vélo se laisse docilement emmener. Content aussi d'avoir opté pour l'hydroblade à l'avant, entre les deux prolongateurs, je peux ainsi boire régulièrement sans lâcher la position sur les prolongateurs sur la partie descendante puis roulante qui suit. Mais le demi-tour devant le musée olympique arrive déjà. Un U-turn avec un vélo de chrono n'est pas chose aisée sur une route étroite, mais je relance dans la foulée et ça repart. La suite de la boucle, pour les connaisseurs, remonte l'Avenue de Denantou puis poursuit sur l'Avenue de Cour jusqu'à la hauteur du parc de Milan. Là, on plonge dans la descente de l'Avenue des Bains, qui affiche un bon 15% de déclivité négative. Il faut bien gérer son freinage au bas pour négocier le virage qui suit et qui nous lance le long de Rhodanie jusqu'au stade de Coubertin ou nous allons faire demi-tour un peu plus haut dans la Vallée de la Jeunesse. Ça monte, ça descend, ça tourne et ça relance de partout. Sur le retour, il y a enfin une section entre le stade et le pied de l'Avenue d'Ouchy où il est possible de se poser et de trouver un rythme.

Le premier tour terminé, il en reste 3. Les supporters du Tri Lutry sont disposés tout autour de la boucle, on reçoit ainsi des encouragements sur toutes les sections. Quand ce n'est pas directement depuis le parcours lui-même entre nous ;-) Sur une telle distance, je ne regarde pas trop les chiffres sur le vélo, je pédale au feeling. Et comme je me sens bien, j'appuie. La seconde boucle confirme que je suis bien en jambes car je me sens encore un peu mieux. Il faut rester concentré sur le parcours et les trajectoires. Malgré la longueur plutôt courte de la boucle, le parcours n'est pas " engorgé " de cyclistes et bien qu'il faille parfois " faire sa place " pour dépasser, il y a de la place.

La température est absolument idéale. Il ne fait pas froid ce qui est appréciable après la sortie de l'eau, mais pas de chaleur accablante non plus. Temps idéal. La troisième boucle effectuée, je commence la 4ème en pensant un peu à ma course à pied. Je reste bien posé sur ma selle lors de la 4ème montée de l'Avenue d'Ouchy, non sans appuyer quand même. Je profite de bien m'hydrater sur la deuxième partie de la boucle. En revenant le long de la piscine de Bellerive, je retire mes pieds des chaussures et je me prépare au retour dans la zone de transition. Je pose le vélo en ayant passé 1:11:42 sur ce parcours soit 33.7km/h de moyenne. Je suis très content de ma partie vélo, je le serai encore plus quand je constaterai plus tard que je me classe 9ème en catégorie pour cet exercice. Comme quoi le choix du vélo n'était peut-être pas si inopportun.

La course à pied

Ma transition vers la course à pied est bien plus rapide, et c'est en moins d'une minute et demi que je me retrouve en ayant changé mon casque contre une casquette et enfilé mes belles chaussures roses pour courir ce 10km parfaitement plat.

En préparant cette course, je me suis fixé une allure de 4:40 environ, ne sachant pas trop ce que je peux valoir sur une telle distance. Mes entrainements aux cours des dernières semaines se sont concentrés sur des sorties longues et plus lentes ou du fractionné plus court, le tout pour tenir les 42km de l'Ironman. La course à pied consiste en 3 tours de 3.3km. Il apparait rapidement que j'ai des jambes encore en bon état, et qu'il est possible au moins sur la première boucle de maintenir un rythme plus soutenu qu'espéré. Alors que j'arrive après 2km au premier ravitaillement, je saisi un gobelet d'eau et note une allure moyenne de 4:25/km depuis le début. Et cela me semble être jouable de maintenir ça quelques minutes encore...

Le parcours étant essentiellement un aller-retour entre la piscine de Bellerive et le demi-tour au musée olympique, on a tout loisir de scruter les co-équipiers sur le parcours. On croise ceux qui sont en avance à l'aller, et ceux qui sont derrière au retour. On s'encourage (pour celles et ceux qui arrivent encore à articuler un mot).

Lors de la deuxième boucle, l'allure est toujours au beau fixe et bien que me faisant reprendre par quelques coureurs, je suis satisfait de cette allure au vu de mon entrainement qui n'était pas vraiment calibré pour ce type d'efforts. L'allure faiblit de quelques secondes à l'entame du troisième et dernier tour, je sens que l'absence de ravitaillement solide depuis le début commence à se faire sentir. C'est dans la première partie que je me fais reprendre par Camille, ancienne co-équipière de club qui est en première position scratch de la course féminine. Il semble que l'ouverture de son propre cabinet de massothérapie ne l'a pas empêchée de continuer à s'entrainer! Il faut noter que son départ de natation était 5min après le mien... Elle me dépasse pour aller gagner la course!

Quant à moi, je termine cette dernière boucle à une allure aux alentours de 4:35 pour boucler les 10km en 44:35. La satisfaction sur la partie course à pied est donc totale!

Au final: un bon triathlon

Le bilan après cette course est absolument positif: avec 2:30:38, c'est mon meilleur résultat ici à Lausanne (bien que le parcours ne soit pas identique chaque année). C'est surtout d'excellente augure à une semaine de mon 4ème départ sur Ironman. Quant au timing, il faudra attendre la semaine prochaine pour voir si une intensité de plus de deux heures 7 jours avant un Ironman était une si bonne idée... Pour le reste, j'ai pu valider définitivement mes choix concernant l'Ironman, sauf celui de la trifonction. Je vais finalement opter à Thun pour la tenue Zoot qui m'avait accompagné en Italie puis à Cascais sur 70.3 en 2019.

Rendez-vous donc dimanche pour le gros morceau de cette saison 2020 2021!

Le choix du matériel pour ce tri

Ce triathlon a été l'occasion de valider le choix de matériel effectué pour l'Ironman de Thun dans une semaine, à savoir:

Natation:

  • Combinaison Orca Alpha
  • Lunettes Tyr Tracer X Nano

Vélo:

  • Cervelo P3X avec roues Swissside Hadron Ultimate (625 devant / 800 derrière) tubeless, Vittoria Corsa Speed Graphene+ TLR 23mm
  • Système X-Lab Hydroblade entre les prolongateurs
  • Capteur de puissance 4iiii Precision left
  • Chaussures fizik Transiro R4
  • Casque Lazer Bullet 2.0 MIPS
  • Lunettes INVU Kilimanjaro polarisées
  • Chaussettes Calza Nera, pour le style
  • Porte dossard 2XU, basique mais qui fait le job
  • Pas de compteur sur le vélo pour un classique

Course à pied:

Toute la course: