Cette famille de marionnettiste, les Grizbatoruc, Théâtre de marionnettes moderne de Karlovieztlav, prend chaque jour un peu plus forme dans mon imaginaire ; élément après élément, leur histoire se construit. Celle de leur vie, de leurs voyages... Pendant le spectacle je veux aussi qu'on sente que L'histoire de cette famille (ancienne) est écrasée par une époque dont le présent se soucie peu du passé. Une famille que j'imagine très proche de la réalité de notre époque en somme...
Un temps, visage, visage comme un point de départ...
Qui se cache derrière les traits ? Encore aujourd'hui (22 ans plus tard donc) lorsque construisant mes marionnettes, les personnages me surprennent. Après les premières esquisses, commençant de mélanger les matériaux, voyant le personnage paraître, je suis étonné de l'histoire qu'il porte et m'apporte. Comme si faisant, la matière prenait le dessus sur ma conscience. Ensuite, drôle d'alchimie, je laisse l'objet nourrir mon imaginaire. Les parcours plus simples m'ennuient, ceux sans surprise dans lesquels partant du dessin on arrive à l'objet. C'est peut-être pour cela, aimant les surprises et chaque fois reconstruisant mon métier, qu'en 2008 encore je m'obstine, à assumer toutes les tâches qui le composent. Entre constructeur, et peintre, entre écriture et administration de projet, aucune ne me semble inutile. L'ère de la spécialisation ne m'a pas eu ; pas encore....
Les journées sont courtes et étranges. Etrange de voir la Ville de Lille ensoleillée. J'ai le sentiment que nous sommes enfermés dans une cuve, sans air étouffant nous souffrons du manque de mer, et de vent (mes origines méditerranéennes prennent le dessus).