(Source : Le Nouvel Observateur)
Après la série noire de ces dernières semaines, le secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau a annoncé mardi un renforcement des contrôles de police et de gendarmerie aux abords des passages à niveau et lancé un appel à la responsabilité des automobilistes pour éviter des accidents marqués, dans 98% des cas, par un comportement fautif des usagers de la route.
Lors d’une conférence de presse au côté de la nouvelle déléguée interministérielle à la sécurité routière Michèle Merli, M. Bussereau a présenté un éventail de mesures et de pistes de réflexion placées sous le signe de la prévention et de la répression.
Côté répressif, le gouvernement va étudier “éventuellement le durcissement des infractions”, même si la réglementation actuelle prévoit déjà “une bonne dose de mesures”. “Mais, s’il fallait aller plus loin, nous sommes prêts et nous allons l’étudier avec les services du ministère de l’Intérieur et de la Chancellerie”, a déclaré M. Bussereau sans entrer dans le détail.
Le secrétaire d’Etat a toutefois rappelé les sanctions déjà encourues en cas de non-respect des règles de sécurité prévues par le code de la route aux abords des passages à niveau (notamment l’obligation de marquer l’arrêt absolu devant un feu de signalisation rouge, fixe ou clignotant): amende forfaitaire de 135 euros, réduction de quatre points du permis de conduire, voire suspension du permis pour une durée de trois ans et plus, selon la gravité de l’infraction.
Le gouvernement veut également expérimenter, et éventuellement généraliser, les radars à proximité des passages à niveau, ainsi que la vidéo-surveillance. “Nous allons tester dans plusieurs endroits des radars qui se déclencheront après le clignotement du feu”, a dit M. Bussereau. “En dehors des radars, nous allons réfléchir à un nouveau moyen de surveillance, comme les caméras de surveillance qui nous permettraient d’avoir des images de ce qui se passe sur les passages à niveau et d’en tirer les conséquences”.
Côté prévention, le secrétaire d’Etat a confirmé les mesures présentées le 26 juin, quelques semaines après le drame d’Allinges (Haute-Savoie) au cours duquel sept jeunes avaient été tués le 2 juin dans la collision de leur car scolaire avec un train à un passage à niveau. Dimanche dernier, deux personnes sont mortes lors de trois accidents sur des passages à niveau dans l’Ariège, l’Isère et la Manche.
“Après le rapport que j’ai remis au Premier ministre après la catastrophe d’Allinges, il a été décidé de doubler l’effort de l’Etat d’ici 2013 et, en particulier, d’envisager immédiatement la suppression de tous les passages à niveau situés sur le réseau national, sur les routes qui appartiennent à l’Etat”, a rappelé M. Bussereau.
Les services de l’Etat vont également “faire un effort sur la signalisation”, en améliorant la signalisation fixe (marquage au sol, remplacement des feux clignotants par des feux fixes) et, plus en amont, en utilisant par exemple les panneaux à messages variables à l’approche des passages à niveau pour alerter sur l’arrivée d’un train ou sur la présence d’un encombrement.
Le secrétaire d’Etat souhaite aussi accroître l’information de proximité à destination des personnes habitant dans le secteur d’un passage à niveau car “la majorité de ces accidents concernent des personnes habituées à emprunter ces passages à niveau”.
Autre mesure déjà lancée: transmettre aux opérateurs de GPS une base de données contenant la localisation de tous les passages à niveau afin qu’ils puissent les indiquer dans leur déroulé de route.