Jazz ô Château: The Lucky Bums aux Cochons Flingueurs, Saint-Quay-Portrieux, le 27 août 2021
( michel)
Journée marathon pour le troisième jour du festival Jazz ô Château.
Le symposium débute à 11:30 aux Cochons Flingueurs, le bar/resto avec vue imprenable sur la mer , t'étais pas venu pour t'enfiler un thon rouge grillé mi-cuit, mais bien au concert-apéro ( un Ricard svp) donné par The Lucky Bums.
Non, Brigitte, la plage n'est pas encore abandonnée, le soleil est au rendez-vous, coquillages et crustacés bronzent à nos pieds, c'est pas tout à fait la fin de l'été.
The Lucky Bums, des clochards pas malheureux ayant sans doute choisi leur patronyme en entendant Dave Alvin fredonner 'Two Lucky Bums'.
Dave en connaissait deux, les Bretons sont quatre: Jean-Louis Nouaux : chant, guitares ( un tennisman chevronné, auquel ton épouse trouve un petit air Bryan Ferry, elle n'avait pas encore bu, toi, tu pensais à Dick Rivers) - Jean Marc Le Flour : chant, contrebasse, basse électrique qui accompagne aussi Sunny Inside - Stéphane Pasquet : chant, guitare, trompette et bugle et le vétéran toujours vert, Gérard Blotteau : batterie, washboard (vu avec Les Trimarantes et Coast ar jazz).
La fiche mentionnait: jazz old time, blues, country blues, swing manouche et bossa nova.
Pas entendu de bossa mais bien du Western Swing, du country rock, de la salsa , du rhythm and blues, du folk rock et quelques touches de rockabilly, le tout servi bien emballé et avec le sourire.
Si ces braves gens restent discrets sur le net, par contre sur scène ils se démènent.
Comble de l'ironie leur set démarre par 'The last time', pas celui des Stones, non un jazz aux couleurs western swing qu'Eric Clapton, un jour, a interprété aux côtés de Wynton Marsalis.
La touche rétro est soulignée par la washboard de papy Gérard, toujours coiffé de son feutre blanc crème.
Exit la planche à lessiver, Gérard a ramassé ses baguettes pas trop cuites, la clique attaque 'Hallelujah I Love Her So', chanté en duo.
Ray a ôté ses raybans, il n'y a entendu que du feu.
La suite: Django Reinhardt , " I'se a Muggin'", superbes lignes de guitare et harmonies vocales sucrées, et 'Minor Swing' qui demande une pompe, Stéphane s'en charge.
Retour de la lessiveuse pour 'All of Me', puis John Louis from Callac, Texas, propose 'Cannonball rag'.
Gaffe aux cactus, Jacques, ça pique.
Au loin, un merle, ravi, sifflote !
Décontraction, humour et savoir-faire sont au rendez-vous, les Pieds Nickelés enchaînent sur 'Just a gigolo'.
"Prima", murmure un flamand de passage!
Jean-Louis saisit une Fender pour le fameux 'Two lucky bums' suivi par un doublé géorgien, 'Sweet Georgia Brown' et ' Georgia on my mind', et sa mute trumpet.
T'as failli pleurer.
Nouvelle claque, Tito Puente revu par Santana, ' Oye Come Va', la Fender chaloupe, les clients tanguent, mambo à gogo!
Retour au Texas pour 'Deep river blues' joué en picking brodé.
Allez, Gérard, envoie..., c'est parti pour un petit rock, boum boum font les cueilleurs de coton, ' Cotton Picker'!
Le morceau inspire les mouettes qui en chorale entament 'Just Because', Elvis a quelques soucis avec sa copine et ne veut plus jouer au Père Noël.
En France, on a la Nationale 12, aux States, ils ont la 'Route 66'.
La Fender crache le feu pire que le pot d'échappement de la Ford Mustang de Steve McQueen dans Bullitt.
Une tranche de country rock pour suivre, CCR, 'Looking out my backdoor', suivi par le remuant ' Central Time' de Pokey LaFarge.
Qui va se taper le sifflement clôturant le grandiose ' Dock of the bay'?
Ils seront deux, Jean-Louis et Stéphane, pas de jaloux.
Le temps passe disait Vania, on vous balance une country ballad vite fait avant de passer à table, le choix c'est porté sur 'The Coming Home of the Son and Brother' de Robert Earl Keen.
T'as quitté les Flingueurs avec le sourire aux lèvres, les Lucky Bums sont peut-être des clochards, mais ce ne sont pas des empotés!