Je me disais bien aussi... enfin je veux dire, je sentais bien que ça merdait, qu'il y avait comme un truc qui clochait, et que l'Amérique néo-conservatrice semblait mettre un peu trop d'ardeur impérialiste et de courage guerrier dans son approche de la lutte contre les adeptes enturbannés de la doctrine islamique.
Récemment des hommes de la RAND Corporation, un organisme américain de "réflection" qui avait déjà loué à de nombreuses reprises ses services au Pentagone , en sont arrivés, après d'interminables introspections pacifistes et passionnées, à la conclusion que la guerre n'était sûrement pas la meilleure chose à entreprendre face à un ennemi invisible dont le visage pouvait revêtir autant de forme que n'en comportait la mondialisation elle même.
...C'était dingue. Des types, des spécialistes de stratégie géopolitique, des manias de l'outil statistique venaient d'aboutir à la conclusion que la guerre était, pour reprendre l'expression consacrée, un truc un peu scatophilique, probablement inutile, et que bombarder des grottes vides était aussi stupide que de jouer à Rambo pour attiser l'hostilité des populations civils déjà éprouvées par la rudesse de la vie.
Bref, la BAND Corporation venait de remasteriser une vieux bordel, une pensée hippie un peu poussiéreuse, perdue dans le reste des volutes de fumées psychotropes, lui donnant soudain plus de crédibilité.
Pour étayer leur thèse les hommes de la RAND ont, en plus de réinventer la prise de substances euphorisantes en milieu de travail, répertoriés puis analysés des données sur pas moins de 648 groupes terroristes à travers le monde entre 1968 et 2006. Sur ces 648 groupes, 244 sont aujourd'hui toujours actifs et 136 autres se sont fragmentés ou ont fusionné.
La « bonne nouvelle » est que seuls 27 groupes (10%) ont cessé leurs
activités
après avoir rempli leurs objectifs, par exemple le FLN algérien. 114 (43%) ont déposé
les armes suite à un accord politique avec l'Etat. Quant à ceux qui ont été réellement
vaincu, 107 (40%) l'ont été par des moyens policiers et juridiques, les principaux
étant le renseignement humain, l'infiltration des cellules, l'arrestation des leaders et
le développement de la législation antiterroriste. Et 20 groupes seulement ont été
écrasés sur le champ de bataille, par des moyens militaires, soit un pourcentage de
7%.
Source Le Figaro
Aujourd'hui les solutions préconisés par le rapport afin de lutter contre la menace terroriste que représente en particulier la nébuleuse Al Qaida sont multiples.
Ainsi toujours selon cette étude il faudrait renforcer d'avantage les moyens policiers et mettre l'accent sur les organismes de renseignement ( CIA et FBI). -Il faut dire que la CIA
connaît bien certaines facettes des mouvements terroristes pour avoir à une certaine époque aidée concrètement les moudjahidines,
alors que le monde se définissait avant tout par sa bipolarité-.
Bref, si le rapport juge bon de mettre l'accent sur l'infiltration interne au réseau afin d'en démêler les principaux noeuds et les points névralgiques de communication, il met
également en lumière l'incompétence militaire des Etats-Unis et prône le retour à des forces de lutte ( millitaires et idéologiques) plus locales qui selon lui,
auraient bien plus de légitimité à agir.
+Lire le rapport (format pdf en anglais)