C’est après avoir lu Les villages de Dieu que j’ai eu envie d’en lire plus d’Emmelie Prophète. Et ce fut ce livre d’une centaine de pages.
Maritou lit des histoires à Lucie. Maritou vit avec ses deux soeurs depuis que leur mère est partie, deux soeurs qui attendent de Dieu une vie meilleure… Lucie a quitté la maison familiale, laissant un père violent et sans doute plus que cela, et un petit frère qu’elle regrettera d’avoir abandonné à ce père. Maritou est étudiante, cheveux courts, habillée en homme. Elle suit un soir Lucie, qui rentre dans son bidonville quand elle finit son service au Ayizan, un restaurant chic de Pétion Ville, dans un quartier marqué alentour par les traces du tremblement de terre de 2010.
Ayizan est le nom d’un loa, un de ces esprits vénérés en Haïti. Ce restaurant est à l’image du pays. Il y a Julien qui prépare des boissons particulières et veut « rester en paix avec la terre, avec lui-même et avec les loas », et qui regarde tomber les fleurs rouges du flamboyant, comme autant de départs. Il y a Quentin, le Blanc, venu de France, le patron du restaurant, dont la femme, haïtienne, s’est installée dans un autre pays. Les clients dont certains raccompagnent Lucie à la fermeture. Ces nuits-là, Maritou attend que l’homme parte pour venir auprès de Lucie, lui lire des histoires de départ, d’Amsterdam, et s’allonger près d’elle.
Maritou est prête à tout pour gagner le Suriname. Elle aimerait convaincre Lucie.