... Annie Ernaux.
J'ai lu La place alors que j'étais étudiante et ce livre là, dans ce contexte là,
Dans ce "roman", Annie Ernaux parle de la vie et de la mort de son père, de la simplicité de ses propres origines, de la honte, de l'incompréhension, de l'écart qu'ont pu creuser entre eux ses études universitaires et son entrée dans un monde un plus bourgeois. Un récit touchant.
"Depuis peu, je sais que le roman est impossible. Pour rendre compte d'une vie soumise à la nécessité, je n'ai pas le droit de prendre d'abord le parti de l'art, ni de chercher à faire quelque chose de "passionnant", ou d'"émouvant". Je rassemblerai les paroles, les gestes, les goûts de mon père, les faits marquants de sa vie, tous les signes objectifs d'une existence que j'ai aussi partagée.
Aucune poésie du souvenir, pas de dérision jubilante. L'écriture plate me vient naturellement, celle-là même que j'utilisais en écrivant autrefois à mes parents pour leur dire les nouvelles essentielles."