Je dois dire que cela se lit « bien ». Je mets le mot entre guillemets étant donné l’horreur des situations imaginées par les criminels et qui ne sont supportables que parce que nous sommes dans l’univers du roman.
Au lendemain de la vague d’attentats de 2016, des fresques pornographiques apparaissent sur les façades des quartiers populaires de Bruxelles et secouent l’opinion publique.Je comprends tout à fait que l’auteure ait reçu plusieurs prix, Mordus de Thrillers 2020 et le Prix Sang Pour Sang Thriller du Salon de Longperrier 2020. Elle a eu l’excellente idée de combiner la réalité, car les fresques qui constituent les messages de ses personnages principaux existent bel et bien, avec le fruit de son imagination débordante. Le résultat est forcément haletant.
Épaulé par Fred Boland, jeune recrue immature, l’inspecteur Karel Jacobs est parallèlement confronté à une série de crimes sexuels d’une perversité sans nom. Les sévices s’enchaînent mais les victimes ne se ressemblent pas. Et le duo est rapidement dépassé par une enquête pavée de violence qui l’emmène dans les recoins sensibles de la ville. Samira, jeune mineure émancipée est retrouvée violée en plein coeur de Molenbeek. Sa route croise le chemin de Virgile Plisson, flic infirme relégué à la paperasserie et ancien membre de la cellule tag, prêt à tout pour reprendre du service.
Du folklore estudiantin aux codes du street art, Clarence Pitz nous emmène dans les profondeurs de Bruxelles à travers un thriller rythmé et immersif basé sur un fait divers attesté, celui des fresques clandestines de Bruxelles.
Ajoutez à cela des policiers au caractère particulier : Fred, un novice qui apprend vite, Karel, un policier hyper-impliqué qui fait passer son travail avant sa vie de famille, Virgile le placardisé qui va revenir sur le devant des scènes de crime en raison de ses connaissances dans l’univers des murals, Marcel le chef de service tire-au-flanc dont le seul mérite est de laisser carte blanche à son équipe,
On s’attache à ce quatuor un peu bancal qui fait avancer l’enquête par secousses jusqu’au final en apothéose. Les dialogues sont savoureusement ponctués de termes empruntés au parler belge.
Le titre Ineffaçables, fait allusion à l’acceptation des fresques qui participent à la célébrité de Bruxelles mais aussi à la mémoire de crimes anciens par des victimes assoiffées de justice. 600 pages ne sont pas de trop pour découvrir de qui il s’agit.
Il est évident qu’un tel ouvrage motive à partir à la découverte de la capitale belge en levant le nez.
Initialement fondée en 2008, la maison d’édition belge de renommée internationale a commencé en publiant des ouvrages couvrant différents sujets des sciences métaphysiques chinoises (Feng Shui, BaZi, Yi Jing, Astrologie Chinoise,...) du Bouddhisme, du Taoïsme etc. les Editions IFS ont ainsi déjà plus de 100 ouvrages à leur actif.
Dix ans après leur lancement, et à l’occasion d’une réorganisation la maison se rassemble autour de deux grandes collections distinctes :« Phénix Blanc » consacré à la métaphysique asiatique, la lumière, le taoïsme, le bouddhisme, le bien-être, etc. Et « Phénix Noir » pour le mystère, l’obscurité, le suspens, la littérature noire, … où Clarence Pitz a désormais sa place.
Ineffaçables de Clarence Pitz, Phénix noir, en librairie depuis le 21 avril 2021