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The Ringer – Jeux paralympiques et film con

Par Bebealien

Il y a depuis longtemps des vieux débats qui font recette. L’un d’entre eux est le fameux : Peut-on rire de tout ? Les frères Farelly, en réalisant Mary à tout prix, ont prouvé qu’on pouvait rire de pas mal de choses sans que ca passe mal. The Ringer pousse le bouchon plus loin en essayant de se moquer ouvertement des handicapés. Un tel concept peut il marcher, et suffit-il à faire un bon film ?

The Ringer – Rain man contre les Chariots de Feu

Steve, un gentil looser, obtient au culot une promotion dans son travail. Il se retrouve alors avec la lourde tâche de virer l’homme de ménage. Ne pouvant s’y résoudre, il décide de l’engager à temps plein chez lui. En passant la tondeuse, il se coupe malencontreusement trois doigts. L’opération de greffe coûtant cher et Steve ne roulant pas sur l’or, il cherche une solution pour trouver la somme. Son oncle roublard lui propose alors d’infiltrer les jeux paralympiques pour gagner la course contre le tenant du titre, afin d’organiser des paris sur le vainqueur. Mais se faire passer pour un handicapé n’est pas forcément chose aisée…

Oui, l’affiche est moche. Et derrière un Johnny Knoxville, des handicapés qui se révelent bien meilleurs acteurs que lui !

Un tel script laisse songeur. Il est très facile de tomber de tomber dans le lourd, le moralisateur ou le douteux avec un tel sujet. En tirer une véritable essence comique reste possible mais ressemble à un exercice d’équilibriste particulièrement complexe. Encore une fois, les Farelly excellent dans cet exercice délicat, mais n’est pas les Farelly qui veut. Et c’est là le nœud du problème de ce film.

En effet, afin de faire passer la pilule, le script évite soigneusement toute prise de risque en faisant de son héros un crétin, mais avec un cœur gros comme ca. Les seuls personnages vraiment haineux ou agressifs sont l’oncle du héros (et encore, ca ne va pas bien loin, il se contente d’en avoir rien à secouer), et un sportif jusqu’ici abonné à la médaille d’or et qui considère les autres de haut. Autant dire qu’on repassera pour la satire.

Steve contre son principal adversaire, un athlète gagnant systématiquement…

En sepoudrant le tout d’une bonne couche de morale bien américaine, où le gentil faible va triompher de l’adversité face à une foultitude d’embuches, on tombe dans le trop plein. Et c’est dommage car avec un tel sujet, il aurait été possible de faire tellement mieux. Ce qui fait rire, dans ce genre de films, c’est la bêtise et la méchanceté crasse des protagonistes. Ici, le pauvre héros ce met lui-même dans le pétrin en étant trop gentil. Du coup, même si on compatit légèrement, dur d’avoir la moindre empathie envers ce bonhomme à la limite de la caricature.

premier plan, un handicapé excellent acteur. Au deuxième plan, Knoxville, un acteur jouant comme un handicapé…

The Ringer reste du coup un film con, avec des handicapés dedans. On aurait pu remplacer les handicapés par des nains, des étrangers, des homos, des Chtis, enfin bref par n’importe quel minorité, sans que ca ne change grand-chose à l’histoire. Et c’est bien dommage, car le film du coup ne se sert pas d’une matière en or pour taper là où ca fait mal.

Pour ne rien arranger, le film tombe dans la bluette au rabais entre Steve joué par Johnny Knoxville (Jackass) aux abonnés absents, donnant l’air de s’en foutre constamment, et Katherine Heigl qui en fait trop dans le rôle de la gentille super sympa trahie par un petit ami vil et fourbe parce qu’inutilement beau gosse. Et avec cette dose de mièvrerie on touche définitivement le fond.

Katherine Heigl, quotat fleur bleue inutile du film. Oui elle est jolie, mais elle sert franchement à rien…

Canal avait diffusé le film il y a quelques semaines, dans « la nuit des cons », en duo avec Borat. Beau constat qui montre que justement Sacha Baron Cohen avait su faire rire en allant jusqu’au bout du délire. Et au finish on ne se moquait pas de son khazak, mais de la connerie profonde des américains. The Ringer aurait pu et du suivre les mêmes traces… mais bon, tant pis. En tout cas le film ultime sur le sujet reste encore à faire…


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