Bonifacio, le 30 juillet - A 11h00 ce matin, une dizaine d’activistes de Greenpeace a déployé une banderole sur la citadelle de Bonifacio en Corse demandant de « protéger les Bouches de Bonifacio ». Une demande adressée tant au gouvernement français qu’italien.
Dans les Bouches de Bonifacio, situées entre la Corse et la Sardaigne, 3 000 navires transitent chaque année dont 300 transportant des cargaisons dangereuses. Face au risque d’accident, les gouvernements français et italien ont décidé dès 1993 d’entamer un processus de protection du site, notamment en interdisant le passage des navires transportant des cargaisons dangereuses battant pavillon français et italien. Greenpeace demande que cette interdiction soit étendue à l’ensemble des cargos dangereux quelque soit leur pavillon.
« La question n’est pas de savoir s’il existe un risque d’accident mais quand il se produira, déclare Stéphan Beaucher, chargé de campagne océans de Greenpeace France. Les autorités doivent dès maintenant agir pour protéger ce site exceptionnel menacé par le trafic maritime. Un naufrage dans les Bouches de Bonifacio conduirait à une véritable catastrophe écologique pour la Méditerranée mais aussi pour l’économie locale qui dépend majoritairement du tourisme. Ce risque est d’autant plus grand que des navires battant pavillon français et italien continuent de transiter dans ce détroit malgré l’interdiction prise par leur gouvernement ».
Les gouvernements français et italien doivent négocier et présenter à l’OMI (Organisation maritime internationale), seule autorisée à réguler le trafic maritime dans les détroits internationaux, une proposition afin que soit créée une PSSA (Particulartly Sensitive Sea Area) dans les bouches de Bonifacio, l’outil indispensable pour mettre en place des mesures qui permettraient une protection effective de la zone en terme de navigation.
Cette interdiction généralisée doit intervenir comme préalable à la création du parc marin international corso sarde, dont le processus est en panne depuis une dizaine d’années. « Jean-Louis Borloo, le ministre français de l’environnement doit se saisir de ce dossier fondamental pour la protection de la Méditerranée », ajoute Stéphan Beaucher.