Au travail, je peine de plus en plus à endurer mes collègues.
J'ai 49 ans. À un de mes collègues, grand amateur de baseball et ancien bon joueur lui-même, j'ai demandé si il avait été aussi peiné que moi des époustouflants Expos de 1994 qui se dirigeaient probablement vers un championnat du monde et dont l'après-saison a été avortée et ensuite le club peu à peu sabordé ((pour aller gagner les uns après les autres des championnats du monde avec d'autres club que celui de Montréal dans les années qui suivront) par une grève de multi-millionnaires.
Il m'a répondu qu'il était né en 1994...Wow! le coup de vieux que j'ai encaissé. Ça m'a fait rire.
Mais avec ce collègue, on ne rit plus tellement. Son extrême manque de confiance est horriblement agressant. Il faut TOUJOURS le prendre par la main. Il se parle seul continuellement. Se répond, même. Corrige ce qu'il vient de se dire, à lui seul. "O.K." est le point de chacune de ses réflexions mentales. "Je ne sais pas quoi faire", "Qu'es-ce que je fais?", "J'hésites" sont des phrase perpétuelles répétées à voix hautes inutilement.
"Jones, je vas t'envoyer un couriel". "Ok, je suis presque prêt à t'envoyer le courriel". "Je t'envois le courriel dans 2 minutes". "Ok y est envoyé". "As tu reçu mon courriel?" est une séquence de phrases que j'entends 4 à 5 fois par jour. Ma patience commence à devenir simplement sotte. Ce collègue de 27 ans a aussi des habitudes tout aussi irritantes qui sont de bailler toute la maudite journée bruyamment, mais aussi de s'étirer encore plus bruyamment comme si il sortait du lit. Ça accroît avec son niveau de stress. Et comme il manque affreusement de confiance, vous devinez à quel point il fait tout ça souvent dans une journée qui, pour moi, en sa compagnie, n'est que de 7 heures (sur 9). De 8h00 à 15h00. Le pire est que je l'ai entendu au moins 2 fois parler à sa blonde au téléphone (nos cubicules sont proches à ce point) et les deux fois, c'était lui qui la rassurait sur quelque chose. Je ne peux imaginer avoir moins confiance que lui dans la vie. Alors sa blonde...un écureuil traversant une rue?
L'autre cubicule, celui sur ma droite, est occupé par un ancien chauffeur, assez peu scolarisé, endeuillé de son père brutalement depuis qu'il a 13-14 ans, alors que son père périssait au volant au coin d'une rue que ce collègue fréquente encore souvent. C'est un bon bougre, il a un bon fond. Mais est aussi, un insupportable. Il a 31 ans, et pourtant il incarne déjà très bien tous les clichés du vieux mononcle cochon. Tous les mots pouvant mener à la sexualité sont vite associés à son cerveau pervers. Ça devient inconfortable. Une collègue a changé de position le bureau qu'elle occupe derrière lui, car elle avait l'impression qu'elle se faisait constamment regarder les jambes par lui, lorsqu'en jupe. Bien qu'il soit l'un des employés les plus anciens de l'endroit, il est le plus neuf dans les bureaux. Et il manque aussi cruellement de confiance. De plus, il manque souvent de jugement. Beaucoup de gens attendent après le travail qu'il accompli, beaucoup de villes, et il se perd dans les conversations les plus inutiles au monde, une chose qu'il ne maitrise pas super bien. L'art de la conversation.
On a cette employée, une des plus idiotes avec lesquels j'ai pu travailler dans ma vie, péniblement, celle qui me remplace quand je suis absent, des semaines et des semaines de découvertes d'erreurs par la suite*...ouf! enfin, cette collègue peine à s'occuper convenablement au bureau. Elle est officiellement adjointe au boss. Avec lequel elle a déjà travaillé ailleurs, avant. Je crois qu'elle n'a jamais eu de définiton de tâches tellement claire. Elle prend donc des libertés qui parfois, étonnent. Déçoivent plus souvent. Elle est la reine des conversations inutiles au bureau. Mais vraiment inutiles. Et elle commence 98% de ses phrases par "Moi..." Elle a 25 ans, et confirme (affirme même parfois, d'elle-même!) être l'une des personnes les plus niaiseuses du 514 ET du 450 (Incluons le 418, mais pas la Beauce). Mon collègue de droite semble se passionner de multiplier le plus de conversations inutiles avec elle et je soupçonne que ce soit souvent motivé par la poitrine sur laquelle elle a investi de très très gros sous, donc qu'elle met souvent...je ne dirais pas "en valeur", mais en exposition serait plus juste. Je la surprend constamment tester quelques menteries, ici et là, dans ses histoires abracadabrantes, pour se rendre intéressante. Et il me semble constamment voir les fils blancs des fausses excuses pour retourner chez elle plus tôt. Elle a apporté son chien deux fois au travail, pour ensuite retourner plus tôt à la maison "parce qu'avec le chien ne se supporte plus!!" et une autre fois parce que le chien "avait faim, pis là j'ai rien" (le chien lui avait dit)... Elle a aussi utilisé trois fois l'excuse qu'elle avait rendez-vous pour un vaccin, mais chaque fois, elle n'y est pas allé. Elle est à la fois craintive des aiguilles, covidiote et menteuse. Et je n'aurais jamais pensé que ça m'affecterait tant, mais, homme ou femme, je n'ai jamais entendu quelqu'un sacrer autant dans ma vie. Insupportable.
Vous comprendrez que mes air pods n'ont jamais autant servi que dans les 6 derniers mois.
Il y a aussi ce collègue dans la trentaine, dont je ne veux plus parler, qui s'est, un temps pensé mon patron, qui apprend, de nos jours, d'une nouvelle collègue. Enfin d'une ancienne collègue qui est revenue parmi nous, mais dans un nouveau rôle l'obligeant de travailler étroitement avec lui. Ils s'apprennent l'un et l'autre. Une chimie que je suis incapable voir bien se développer. Ça part, entre autre du fait qu'il était content "d'avoir quelqu'un à qui il pourrait enfin déléguer" et du fait que la collègue m'avait aussi confié "enfin pouvoir déléguer après 9 semaines de formation à Québec". Ce beauceron est un covidiot (mon voisin de droite aussi, mais secret celui-là, comme dans "je suis pas raciste mais...") et sa conception du mâle est de 1943. Il travaille avec une Femme de 2021. Sa scolarité est quasi inexistante, il confond beaucoup de mots, croyant l'autre jour parler de son homologue, il a dit "aumonier". (il a corrigé par homonyme quand tout le monde a ri...)
L'adjointe a fait pareil la semaine dernière, disant "Mon père a fait un infractus (sic)je pense que c'est hygiènique, je prends pas de chances...". Elle voulait dire assurément héréditaire. Son cerveau de souris n'avait retenu que le "h".
Je ne peux en vouloir à personne. Ils sont ce qu'ils sont. 27 ans, 31 ans, 25 ans, 38 ans et celui qui chapeaute aussi toute cette équipe comme #2 de l'entreprise, 29 ans.
Le # 1, 31. Je sais que quelques fois, je les intimide tous un peu. Simplement par mon âge et ma barbe poivre et sel.
Moi, déjà dit, j'ai 49. C'est moi qui n'est pas à ma place. Et qui m'en irai bientôt. Devrait assurément. Plus vite que tard. Comme on a dit de Yves Montand quand il a été terrassé par la mort sur un plateau de tournage: mon temps est fait.
Il est temps que je passe à autre chose. Je suis l'atome du mauvais orbite.
Mon permis de conduire ne dit plus non plus toute la vérité car je n'ai surtout pas les cheveux bruns, mais blancs ou blonds. Il est temps pour moi de passer à de nouvelles réalités. De planter cette tête ailleurs.
C'est ce que j'ai aussi compris de "l'affaire Pascale Nadeau". Qui semble ressembler beaucoup beaucoup à tout ce que je viens de vous raconter si je choisissais de vociférer à voix haute au lieu de simplement poser doucement mes air pods dans mes oreilles. Et goûter la sagesse.
Nadeau, père et fille, était d'un autre temps et ont accompli beaucoup dans le monde du journalisme et de la télé. La phrase est au passé mais ne condamne aucun futur.
Le maintenant ne pourra jamais être le même pour tout le monde.
Demandez aux Beaucerons...
*Je corrige encore des erreurs de mes vacances du 13 juillet dernier!