En l'occurrence, CIBC (Canada), Itaú (Brésil), NAB (Australie) et NatWest (Royaume-Uni), auxquelles se joint Amazon pour l'infrastructure technique, lancent conjointement une compétition virtuelle entre août et novembre. Les entreprises de la FinTech, les startups de tous domaines, les acteurs du numérique, les universités, les amateurs d'innovation… sont invités à soumettre leurs propositions, par équipes de 1 à 6 personnes, et tenter de la sorte d'intégrer le programme d'incubation personnalisé réservé à 4 lauréats.
Le défi inaugural du Global Open Finance Challenge (qui laisse donc imaginer une possible récurrence) est centré sur 3 thèmes relativement génériques : l'optimisation de l'expérience client dans la banque, pour les entreprises et/ou les particuliers, le développement d'accès plus pratiques et plus pertinents aux services financiers et l'assistance à la prise de décisions responsables et écologiques. Naturellement, les participants devront élaborer des solutions exploitant les facultés de la finance ouverte.
Dans cette perspective, les institutions organisatrices mettront à leur disposition, sur l'infonuagique d'Amazon, un bac à sable comportant un vaste jeu d'API et sur lequel ils devront bâtir un prototype opérationnel. Les interfaces exposées couvrent de nombreux domaines : informations sur toutes sortes de comptes (soldes et transactions), sur les cartes de paiement, sur les clients… ainsi que diverses fonctions de paiement (y compris périodiques et fractionnés), de souscription et quelques simulations de crédit.
Bien qu'ils soient plus ou moins passés de mode, les hackathons et autres concours du genre restent une excellente méthode d'innovation. Celle-ci est d'autant mieux adaptée à l'objectif visé par les 4 banques qu'il s'agit principalement de combler une carence de créativité de leur part, dans un contexte de changement radical d'approche (ouverte) de leurs métiers, évidemment difficile à aborder par ceux qui vivent au cœur des anciennes pratiques. L'apport d'un œil externe, candide et sans a priori, est essentiel.
Le choix de transcender les frontières dans sa mise en œuvre – exemple quasiment unique dans le secteur (seule BNP Paribas l'a expérimenté, je crois, grâce à a sa propre dimension internationale) – ajoute à la valeur potentielle de l'initiative. En effet, les différences de culture, de traditions, d'habitudes… entre les pays et les établissements représentés constituent autant d'opportunités de stimuler la propagation, la combinaison et la déclinaison de concepts novateurs. À l'inverse, la démarche commune est également une reconnaissance de la mondialisation du phénomène de la finance ouverte.