Que La Minorité L'Emporte

Publié le 22 août 2021 par Hunterjones

 Le 21 septembre prochain, au Canada d'Amérique. Ou le 22 au matin. Svp.

On avait autant besoin d'élections, et d'une autre dépense de plus 600 millions, qu'un peuple a besoin d'un pet en plein visage quotidiennement.

Le gouvernement de Justin Trudeau est minoritaire. Il s'agit du 14ème au pays depuis sa création. Ce n'est jamais horrrrrrrrrible d'être un gouvernement minoritaire. C'est même souvent mieux.


En 1921, c'est le gouvernement de William Lyon MacKenzie King, la face sur nos billets de 50$, qui était à la barre du Canada avec un seul élu manquant pour avoir un gouvernement Libéral majoritaire. Mais comme l'opposition n'est pas du tout unie, son gouvernement trouve toujours le moyen de gagner quelques votes aux communes pour faire passer tout ce qu'il veut. Il gouverne donc comme si il avait la majoritéen presque totalité. Mais en 1925, ce sont maintenant 22 sièges qui manquent au gouvernement Libéral de MacKenzie King. Il gouverne en partenariat avec les progressistes, parce que les libéraux ont des idées nettement plus près des progressistes, le progrès est le CONTRAIRE du conservatisme. Leur union future reste inexplicable dès le titre du parti. Mais les Conservateurs restent forts, avec 116 sièges. Le gouvernement minoritaire propose de tomber en 1926 suite à un scandale dans le départements des douanes. Mais le gouverneur général a des couilles et refuse de dissoudre le parlement. Il propose à la place que le chef Conservateur soit le chef du gouvernement minoritaire. Mais quand celui-ci n'arrive pas à diriger le gouvernement minoritaire et qu'il demande à son tour d'être élu, il lui manquera un siège pour être aussi, majoritaire.
 La 5ème fois survient en 1957, quand le gouvernement progressiste-conservateur, deux mots qui n'iront jamais ensemble, de John Diefenbaker forment un surprenant gouvernement minoritaire à qui il manque 22 sièges pour être majoritaire. Le Libéral Louis St-Laurent, bon joueur, dit respecter le peuple et choisit de se retirer pour laisser Diefenbaker diriger. Mais Lester B.Pearson, fraichemenr récipiendaire du Prix Nobel de la Paix, dit que puisque le parti Libéral a quand même gagné le vote populaire, il devrait, lui, diriger, et non les minoritaires de Diefenbaker. Mais Diefenbaker présente un document prouvant que les gouvernements Libéraux précédents avaient prévu, mais caché, le déclin économique que le Canada vit alors, et déclenchant des élections, les conservateurs de Diefenbaker remportent la plus grande majorité au pays. Alors aussi. 
Mais l'économie ne se remettra pas. Et les relations avec Kennedy, aux États-Unis, ne sont pas bonnes. Combiné avec des guerres internes au sein même du parti, le parti P.-Conservateur remporte l'élection de 1962, mais encore de manière minoritaire, avec 17 sièges manquant pour que le gouvernement soit majoritaire. Lester B.Pearson est maintenant chef du Parti Libéral, et quand le gouvernement tombe en 1963, c'est un gouvernement Libéral minoritaire à qui il manque 5 sièges pour être majoritaire qui est élu. Les trois années suivantes sont quand même formidables, ont crée notre fameux programme de santé universel national, notre système de pension national et le drapeau canadien est redessiné. Malgré tout ça, quand Pearson tente d'aller se chercher une majorité en 1965, la situation reste pratiquement la même, il est réélu et il ne lui manque que 2 sièges pour atteindre la majorité. Mais Pearson restera un remarquable et mémorable dirigeant du pays. Et comme MacKenzie King, il arrive à convertir les trois votes assez souvent pour faire passer leurs affaires.

En 1972, Pierre Elliott Trudeau, père de Justin, est élu Premier Ministre Canadien, avec 23 sièges de minorité. Depuis 1968, on le connait trop l'horrible P.E.T. Riche de naissance, il ne contrôle rien de l'argent du pays. Il n'a jamais appris à économiser.  Les Conservateurs n'ont que 2 sièges de moins que les Libéraux de Trudeau. Trudeau père est outrageusement dépensier et l'économie s'écroule sous son règne. Les Libéraux doivent travailler avec le NPD afin de faire passer ses projets. Avec eux, ils créent la station pétrolière nationale Petro-Canada. Le gouvernement tombe en 1974, mais les Libéraux sont quand même, cette fois, réélus majoritaires.   


Après 11 ans de règne Libéral, le gouvernement Conservateur est élu, en 1979, avec 6 sièges insuffisants pour une majorité. Joe Clark, chef conservateur, devrait s'allier au Crédit Social, du Québec, si il veut régner plus facilement, mais rien ne sera jamais facile pour Joe qui tombe moins d'un an plus tard et Trudeau Père est réélu. en 1980, majoritaire. 
En 2004, dans un souci de transparence, mais aussi pour faire porter le chapeau d'âne à Jean Chrétien, prédécesseur de Paul Martin, on met sur pied une commission d'enquête publique sur le scandale des commandites, qui salit amplement TOUS les Libéraux. Martin en paie le prix et est élu avec 20 sièges en minorité. Pendant 2 ans, rien ne sera facile entre Conservateurs, Bloc et NPD. Le gouvernement est dissolu et c'est Stephen Harper qui devient le nouveau premier ministre minoritaire, Conservateur, à qui il manque 30 sièges pour ne pas être minoritaire. Comme c'est le pire score minoritaire de l'histoire du pays, tous les partis d'opposition détiennent la majorité du pouvoir et s'en amusent contre le risible Harper. Qui s'organise pour faire tomber deux ans plus tard le gouvernement, pour à nouveau, être réélu minoritaire, mais en souffrance de maintenant 12 sièges. 
Justin Trudeau, fils (et face) de P.E.T.,  Charmant prof d'arts dramatiques, la larme facile, ronronneur de tendances sociales, surfeur d'images, est élu en 2019, avec 17 sièges en minorité. Parce que les gens ont compris la coquille vide qu'il était. Et voient bien qu'il dépense aussi follement que son triste père. Continue de le faire. 

D'ailleurs, il nous le promet encore, ne voulant pas qu'on mette trop rapidement les yeux sur les coûts des moyens pour enrayer la pandémie (donc l'échec de la PCU), et voulant capitaliser sur la faiblesse des autres leaders des partis  d'opposition, il propose maintenant de flamber 612 millions, une somme record, simplement pour ne plus vouloir demander la permission aux autres partis pour faire passer ses projets.


Et si ce n'était que collaborer ensemble? C'est pas un mot qu'il dit souvent ça "ensemble"? 

Et pourtant, il ne veut pas tant "d'ensemble" que ça. 

Et si ce n'était que la démocratie à son plus beau que de voir des partis, mêmes prétendus ennemis, travailler ensemble?


Souhaitons qu'il reste minoritaire le 21 septembre prochain, au matin.

La démocratie, c'est pas la loi de la majorité, c'est la protection de la minorité.

C'est beau. 

Ça, ça vient de Camus. Albert de son prénom. Un poinçonneur de pensées.