Sur le fond, Mélusine Huguet livre un premier roman engagé et féministe qui aborde de (trop) nombreuses thématiques fortes, qui ne peuvent laisser personne indifférent. J’ai par contre eu beaucoup plus de mal concernant la forme, voire même souvent eu envie de refermer l’ouvrage alors que cela la vaut finalement franchement la peine d’aller jusqu’au bout.
Le premier hic est pour moi cette narration à la troisième personne qui domine la première partie du récit, décrivant les scènes de l’extérieur et créant ainsi trop de distance vis-à-vis des personnages. Peut-être qu’une narration à la première personne serait parvenue à créer plus de proximité et m’aurait permis de m’attacher un peu plus aux personnages, tout en créant des liens plus profonds entre eux.
Outre cette impression de suivre leurs relations de trop loin, j’ai eu énormément de mal à accrocher à cette héroïne agaçante au possible. Je comprends certes la démarche de l’auteure, mais le fait de devoir attendre si longtemps avant de finalement pouvoir comprendre les choix et le raisonnement de Jade rend l’empathie quasi impossible. C’est finalement la présence de sa meilleure amie, Louise, pétillante au possible et particulièrement attachante, qui m’aura permis de ne pas lâcher l’ouvrage. C’est très dommage car une fois que l’on comprend où l’auteure veut nous emmener (et que la narration passe d’ailleurs un peu plus à la première personne), toute la force de l’ouvrage ressort enfin, mais sans parvenir à me percuter car je me trouvais malheureusement encore trop loin des personnages à ce moment-là.
Voilà, du coup je suis passé un peu à côté de ce livre, luttant avec cette héroïne que je ne comprenais pas, au sein d’un récit qui semblait tourner en rond autour d’un secret dont elle refusait pertinemment d’accoucher. J’ai cependant tourné la dernière page touché par le fond du récit (même s’il aura mis trop de temps à remonter à la surface) et avec une pensée pour toutes ces femmes victimes de violences… et pour Loulou que j’aimais finalement bien !
Un jour de plus de ton absence, Mélusine Huguet, Charleston, 368 p., 19 €
Ils en parlent également : Lilie, Clémence, Clem, Clémentine, Fanny, Audrey, Rowena, Aurélie, Eline, Marine, Anouk, Hélène, Pascale, Stéphanie, Stephi, Coralie, Coralie, Thiphaine, Jessica, Juliette, Flora, Laura, Sandrine, Lily, Ladybooks, Sydouce, Bibliovore, Des mots aux livres, Petite étoile livresque, Les instants volés à la vie
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