Bac Nord // De Cédric Jimenez. Avec Gilles Lellouche, Karim Leklou et François Civil.
Inspiré d’une histoire vraie, Bac Nord aurait pu être un excellent polar sur les quartiers sensibles de Marseille. Je dis bien aurait pu car en dehors du casting qui tient la barque plutôt bien, le film manque de ce pourquoi il avait été vendu : un brûlot politique. C’est donc un polar plaisant qui fait dans la dentelle plus que dans le choc. Là où Les Misérables était un écueil intéressant des quartiers chauds, Bac Nord est à côté de ça un jouet pour enfants. Bac Nord avait aussi été vendu comme un film réaliste, sortant du cadre, mais finalement on retrouve tous les poncifs du polar français sans que celui-ci ne parvienne réellement à sortir de ce que l’on a déjà vu des dizaines de fois auparavant. Bac Nord aurait pu être un film très sombre, racontant sans censure ce qui se passe dans la BAC mais non… on est devant un film divertissant qui repose son propos sur des choses simplistes. Ce que j’avais adoré dans Chouf ou Shéhérazade avec ce côté solaire collant à la peau de Marseille est ici réduit à un enchainement de scènes qui ont du mal à donner l’envergure du décor.
2012. Les quartiers Nord de Marseille détiennent un triste record : la zone au taux de criminalité le plus élevé de France. Poussée par sa hiérarchie, la BAC Nord, brigade de terrain, cherche sans cesse à améliorer ses résultats. Dans un secteur à haut risque, les flics adaptent leurs méthodes, franchissant parfois la ligne jaune. Jusqu'au jour où le système judiciaire se retourne contre eux…
Tout n’est pas à jeter dans Bac Nord. Le casting est suffisamment solide pour parvenir à ses fins par moment et donc à nous immerger dans le quotidien de ces personnages. Sauf que l’on a plus l’impression d’être face à une fiction qu’à un film inspiré de faits réels. Les hommes de la BAC sont donc conduits par des éléments convenus du genre sans parvenir à être le miroir de la réalité vendue au départ par le film. Même la bande originale du film (en dehors d’un titre de Jul) ne représente jamais Marseille et ce n’est pas la présence de Kofs (déjà vu dans Chouf) pour avoir la validation du rap marseillais qui va changer grand chose. Au contraire. Bac Nord suit donc un schéma bien trop linéaire pour donner au spectateur ce qu’on lui vend. Là où Bac Nord aurait pu sauver un peu l’ensemble aurait été de mettre en scène une vraie tragédie comme Les Misérables a pu le faire et d’autres films par le passé. Je pense notamment à Shéhérazade qui finalement représente bien mieux Marseille et ses quartiers que Bac Nord et son côté pantouflard qui n’aborde qu’en surface ce qui se passe.
Note : 4.5/10. En bref, un polar simple et classique qui n’offre jamais le réalisme attendu.
Sorti le 18 août 2021 au cinéma