Cameroun – Opération épervier : Cyrus Ngo’o en transe au Tcs

Publié le 20 août 2021 par Tonton @supprimez

Face aux hommes du commissaire de police divisionnaire Oko Petis Joel, depuis 10h ce mercredi jusqu'après minuit, moment où votre quotidien allait sous presse, le Dg du Pad avait toutes les peines du monde à pouvoir répondre de manière precise aux questions précises des fins limiers.

Sur la dizaine de dossiers auxquelles l'homme qui a reussi l'exploit d'être définitivement admis, en 1997 à l'Enam, sans être admissible, seulement deux auraient été, apprend-on, abordé. Evoquant par moments des soucis de santé, le successeur du très regretté Emmanuel Etoundi Oyono aurait révélé aux enquêteurs que, depuis sa nomination à la tête de cette société, le 25 août 2016, il a toujours, documents à l'appui, agi en application des hautes instructions des secrétariats généraux de la présidence de la République et des services du Premier ministre. Prochain rendez-vous avec les fins limiers, ce jeudi, sauf si ses soucis de santé persistent. Sur place, on apprend également que l'interdiction de sortie du territoire lui a été servie. Au bord des larmes, hier face aux enquêteurs du Tribunal criminel spécial (Tcs), le directeur général du Port autonome de Douala (Pad), a eu toutes les peines du monde à répondre aux questions précises des fins limiers. Sur la dizaine de dossiers auxquels l'homme était appelé à s'expliquer, seulement deux auraient été abordés.

Grand moment d'émotion pour Cyrus Ngo'o au Tcs, hier

Contrairement à ce que d'aucuns assimilaient à une rumeur, la convocation du Dg du Pad au Tcs n'avait rien d'un fake. L'audition du suspect à la division des enquêtes de cette juridiction a, en effet, commencé autour de 10h précises. Au moment de prendre la parole pour s'expliquer sur des faits de détournement de fonds publics, relatent une source introduite, le top management du Pad a carrément refusé d'assumer les faits qui lui sont reprochés. En effet, M. Ngo'o est accusé, entre autres affaires, renseigne-t-on, dans celle concernant " la sécurisation du périmètre et du contrôle des accès du port de Douala ". On parle d'un marché qui devait être livré en avril 2020 portant sur 25 milliards de Fcfa, et qui n'a toujours pas été livré, mais dont le coût dépasse 31 milliards de Fcfa. D'autres langues rapportent que ce marché aurait été instruit et passé par le ministre d'Etat, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh à une mystérieuse société appelée Portsec. Info ou intox ?
Face aux limiers du Tcs, le Dg du Pad, presque en larmes, a laissé entendre qu'il a suivi les instructions provenant non seulement de la primature, mais également de la présidence de la République. Et qu'il n'est impliqué ni de près ni de loin dans cette affaire.

L'homme qui a réussi l'exploit d'être définitivement admis, en 1997 à l'Enam, sans être admissible, a révélé aux hommes du commissaire de police divisionnaire Joël Oko Petis que, depuis sa nomination à la tête du Pad, le 25 août 2016, il a toujours, documents à l'appui, agi en application des hautes instructions des secrétaires généraux de la présidence de la République. Sentant le vent tourner, Cyrus Ngo'o a évoqué, par moment, quelques soucis de santé, provoquant ainsi une interruption de séance. Rendez-vous donc a été pris ce jour pour la suite de l'audition, sauf si lesdits soucis persistent.

Interdiction de quitter le pays.

Votre journal a appris également qu'il a été signifié au Dg du Pad son interdiction de sortir du Cameroun. Mais il faut dire qu'en quelques temps, le successeur du très regretté Emmanuel Etoundi Oyono a accumulé une dizaine de dossiers de dénonciations, parfois issues de ses proches collaborateurs. Il n' y a qu'à voir ses récentes ennuis judiciaires pour s'en convaincre. Le 5 août dernier, en effet, Cyrus Ngo'o a été condamné par le tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, à 06 mois d'emprisonnement avec sursis pendant 05 ans. Il était poursuivi par une société privée pour " abus de fonction " et "concussion ". Et au terme de l'audience, le top management du Pad a également été condamné à 1,7 millions de Fcfa d'amendes et 162 millions de Fcfa de frais de justice. C'était dans le cadre d'une affaire qui l'oppose à la société Cana Bois. Notamment sur la révision du régime tarifaire applicable aux prestataires fournis par le Pad. On ne saurait oublier l'autre affaire Pad-Dit du groupe Bolloré, au sujet de la concession du terminal à conteneurs. Affaire dans laquelle Dit a eu plusieurs fois gain de cause devant différents tribunaux.