Il existe une tendance à appeler tout projet dans lequel un acteur masculin d'un certain âge enfile un costume et charmant son audition pour devenir le prochain James Bond. On pourrait en dire autant du tour débonnaire d'Omar Sy dans la nouvelle série Lupin, qui a été créée sur Netflix. Le charisme naturel de Sy est sans limites, et le fait qu'il joue un voleur ne fait qu'ajouter à son attrait, alors qu'il parcourt les déguisements et réussit tour après tour avec panache, du simple portefeuille volé aux toiles les plus prisées en passant par la machine a sous en ligne. Mais Lupin est aussi si résolument son propre truc – et si lié à son propre personnage littéraire célèbre – que toute pensée de 007 s'efface rapidement dans un lointain souvenir.
Créé en 1905 par l'écrivain français Maurice Leblanc, le personnage du gentleman voleur Arsène Lupin a depuis surgi dans d'innombrables itérations à travers le monde, y compris en tant que grand-père du personnage principal de la série manga et anime Lupin III, qui a ensuite été adapté par Hayao Miyazaki dans le film de 1979 Le château de Cagliostro, et même en tant que «personnage» invocable dans le jeu vidéo Persona 5. Bien qu'il ne soit pas aussi connu que, disons, Sherlock Holmes ou l'agent 007 susmentionné, la fascination populaire pour Lupin a persisté, notamment parce que son titre de « gentleman voleur » semble être un oxymore. Comment un gentleman pourrait-il aussi être un voleur ? La réponse me rappelle un hors-la-loi encore plus ancien et plus légendaire : comme Robin des Bois, Lupin peut opérer en dehors du cadre de la loi, mais il utilise ses pouvoirs de vol pour de bon, corrigeant les erreurs des autorités tout en évitant leur emprise.
Pour être clair, Lupin n'apparaît pas dans Lupin. Il apparaît plutôt comme un objet de fascination pour Assane Diop (Sy), qui, adolescent, a reçu de son père le premier des mystères Lupin. À l'âge adulte, il utilise des anagrammes d'Arsène Lupin comme pseudonymes – Paul Serrine, par exemple – alors qu'il enchaîne boulot après boulot. Sa dernière cible ? Un collier qui appartenait autrefois à Marie-Antoinette, vendu aux enchères par la famille fictive Pellegrini.
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