On retiendra tout d'abord l'étonnante pochette bondage ! Mais qui se cache derrière ce groupe de freaks, dont on ne sait finalement peu de choses ? Si ce n'est qu'il s'agissait d'un orchestre noir du début des 70's, auteur de cet album unique ainsi que d'un 45 tours (plutôt rares, on s'en doute !). Tout cela sonnait à la croisée des chemins d'une jam entre Hendrix, Funkadelic, Sly and The Family Stone, bref tout ce qui comptait dans la musique noire de l'époque ! Constitué de 5 longues pièces, tantôt instrumentales, tantôt chantées, Afreaka ! (tout est dit dans le titre) est encore aujourd'hui d'une étonnante modernité, tant ces freaks là mettaient un point d'honneur à faire sonner leurs instruments, les emmenant quelquefois vers une voie inédite. D'ailleurs, c'est bien simple, les guitares brisées et crades de l'intro de "Past Present And Future" auraient pu être jouées par des embryons de Sonic Youth sans problème ! Ensuite, l'orgue, les guitares, les cuivres (les Demon Fuzz sont au nombre de 8 !) interviennent, et l'on pense aussi parfois à Zappa, dans les déclinaisons acid jazz que s'octroie le groupe. Dès "Disillusioned Man", le chant "black" fait son entrée, et dès lors il n'est plus question que de digressions acides, et ceci est annonciateur des géniaux Meters, déjà en gestation et auteurs de disques, mais dont les grands oeuvres ne vont pas tarder à émerger. "Another Country" donne l'occasion à la section rythmique de briller ; tout ceci est très groovy ! La deuxième face, plus introspective, est également écologique et "Hymn To Mother Earth", d'une certaine façon, est annonciatrice des futurs albums empreints de spiritualité de Marvin Gaye dont l'indémodable classique qu'est What's Going On (1971). Vive la musique noire, vivent les freaks ! en bref : on ne dira pas de ce disque qu'il fut fondateur tant le nombre de disques sonnant ainsi fut légion à l'époque , il n'empêche que ce disque, véritable OVNI et incunable de l'époque - avidement recherché par nombre de collectionneurs avisés - est à (re)découvrir toutes affaires cessantes ! un site Myspace, j'ignorais qu'il existait !"Message to Mankind" qui ne se trouve pas sur l'album mais sur le single.