Entrer dans cette exposition, c’est accepter de se perdre, de perdre le chemin même si, au début, celui-ci est balisé : un couloir en courbe bordé de grandes vitres. Le chien qui court dans l’autre sens vous invite à la suivre, croyez-vous ? Vous tomberez face à face avec Patricia Hearth armée d’un fusil. Alors il faut reprendre le chemin. Au bout, l’escalier, pour qui a fréquenté le lieu, est connu. Mais au-dessus, tournant sur un rail, deux baffles diffusent une musique qui clouent sur place le visiteur, et qui s’interrompt peu après. Il est temps de descendre à l’étage inférieur. Et de se perdre, enfin, derrière les cloisons de verre, parmi des oeuvres dont je n’ai pas retenu le nom de tous les artistes, parmi les éléments de la musique (j’aurais dû photographier le micro, à l’entrée, derrière lequel un écriteau signale « interdit au public ») : guitare, micro, batterie, scène, et, plus loin, à nouveau un rail où tourne de temps en temps des baffles envoyant la musique. Il faut descendre encore : Cy Twombly attend. Et encore : le Palais de Tokyo livre tous ses espaces. Y compris les toilettes envahies de graffiti. Et descendre encore. Et ne plus savoir où, par quel escalier retrouver le niveau par lequel on est arrivé. Traîner un peu à la librairie parce qu’on ne peut pas, d’un coup, sortir, se retrouver dehors, la tête encore pleine de ces images traversées, de ces sons reçus, de l’étonnement de cette rencontre imprévue, improvisée.