Autour de moi, on s'interroge : mais qui est donc derrière la disparition de l'industrie en France ? On cite le président Giscard d'Estaing. Mais il me semble surprenant qu'il ait, seul, eut cette idée. Elle devait être dans l'air que respirait notre élite.
Un article chinois nous donne peut-être une piste. Il a été écrit en 2015 et se demande si la Chine doit aller vers les services. Réponse : NON ! Et voilà pourquoi :
"While the need to maintain its industrial might is influenced by its own development story, there are untold number of lessons to be drawn from developed nations. The United States is one such example. Once the world's largest industrial producer, in the 1980s it started to out-source manufacturing. The service sector not only flourished but actually replaced manufacturing as the backbone of the economy, eventually accounting for as much as 70 percent of the economy. Without the support of a real economy, it was only a matter of time before the bubble burst, triggering the 2008 mortgage crisis that spiralled into the worst economic disaster since the Great Depression. The United States is now trying to claw back the lost advantages of its industrial sector. This time, however, by focusing on innovation it aims to create a stronger sector that is able to compete globally."
Michael Porter dit, par ailleurs, que le boom des services viendrait du démontage de la chaîne de la valeur de l'industrie. Les services liés au produit sont désormais vendus séparément.
Voici l'hypothèse que je formule : les Américains ont compris qu'en séparant fabrication et services, il y avait beaucoup d'argent à gagner, la rentabilité du service étant meilleure que celle de la fabrication. Mauvais calcul ? Cherchaient-ils un bénéfice rapide (ce type de manoeuvre s'appelle "arbitrage" chez les financiers) ? En tout cas, il est possible que, la France éternel mouton de Panurge décérébré, ait suivi l'exemple américain.