Clémence, et son frère Pierre vivent dans le château de la famille. Léon, digne héritier de ses ancêtres soldats, aime à livrer bataille après avoir éclusé quelques verres. Les Testasecca sont une grande famille, fière de ses titres de noblesse, de son château, de ses vignes dont Léon espère qu’elles le sauveront de la faillite. L’entretien d’une forteresse coûte cher. Un arrêté de la préfecture les menace d’expulsion car le château risque de s’effondrer. Léon, qui fait régulièrement des esclandres partout où il passe, n’arrange pas une situation sous tension. Un représentant des monuments historiques entreprend de défendre leur dossier, mais encore faut-il que Léon ne se fasse plus remarquer ! Ils découvrent qu’une partie de leurs terres sont envahies par des travaux de terrassement, en vue de la construction d’un lotissement ! Leur domaine à été vendu sans qu’il en soit informés… Leur avocat tente de faire stopper ce chantier, tout en prévenant Léon qu’il doit rester calme, ne pas se faire justice lui-même. D’un côté, il y a une expulsion qui approche, de l’autre ils sont dépossédés, et la justice traîne… La famille décide de se battre jusqu’au bout pour conserver un château, certes en ruine, mais qui est un prolongement d’eux-mêmes.
Guillaume Sire nous offre ici un roman inclassable, déjanté, mais dans lequel on plonge avec délice. L’histoire des Tectasecca n’a rien de très surprenant. Rares sont les particuliers, fussent-ils nobles, qui peuvent entretenir une forteresse. Mais ils s’y accrochent désespérément, fermant les accès aux parties les plus délabrées, étayant ce qui peut l’être. Plus ils s’enfoncent, plus l’appétit de certains édiles prend des airs de vengeance. L’intrusion des engins de chantier sur leurs terres va déclencher les hostilités. Clémence, qui bricole un peu tout, a remis en route un tracteur historique dont les dimensions sont impressionnantes. Elle est suivie en permanence par son frère qui doute de tout, et surtout de lui-même. Lorsqu’il n’est pas derrière sa sœur, Pierre braconne pour nourrir la famille. Diane, leur mère, gère ce domaine ingérable, tout en tentant de maîtriser son mari, Léon, prompt à jouer les va-t-en-guerre qu’il y ait ou non une raison, l’important étant de fêter cela dignement, avant et après, autour d’une bonne bouteille.
Un roman drôle, un roman tragique qui ressemble à ses personnages ! Les Testasecca ont suffisamment de quartiers de noblesse pour garder en toute circonstance la tête haute. Perdre une bataille n’est pas perdre une guerre ! Guillaume Sire signe ici un livre frais, souvent nappé de sauce aigre douce. A mesure que le château de carte s’écroute, Guillaume Sire nous entraîne dans un conte fabuleux. Ici, à l’image de la forteresse, tout est démesure, improbable, bien que… C’est fou, mais on peut facilement imaginer que tout ne soit pas pure fiction. L’histoire, bien que folle, sent le vrai. La force de ce livre est là, blottie entre le rêve et le véridique, dans cette zone de flou ouvrant tous les possibles.
Présentation de l’éditeur
“Un éclair découpa l’horizon, suivi de sa morsure sonore, et une goutte tomba, grosse comme un doigt — et le grand délire commença.”
Au seuil des Corbières, les Testasecca habitent un château fort fabuleux, fait d’une multitude anarchique de tourelles, de coursives, de chemins de ronde et de passages dérobés.
Clémence, dix-sept ans, bricoleuse de génie, rafistole le domaine au volant de son fidèle tracteur ; Pierre, quinze ans, hypersensible, braconne dans les hauts plateaux ; Léon, le père, vigneron lyrique et bagarreur, voit ses pouvoirs décroître
à mesure que la vieillesse le prend ; Diane, la mère, essaie tant bien que mal de gérer la propriété.
Ruinés, ils sont menacés d’expulsion. Et la nature autour devient folle : des hordes de chevreuils désorientés ravagent les cultures. Frondeurs et orgueilleux, les Testasecca décident de défendre coûte que coûte le château.
Dans cette épopée baroque et tragique où on retrouve toute sa puissance romanesque, Guillaume Sire érige une mythologie sur la terre de son enfance.
Un peu de l’auteur
Source photo Wikipédia
Guillaume Sire est écrivain et enseignant à l’université Toulouse Capitole. Son précédent roman, Avant la longue flamme rouge, a été distingué par de nombreux prix littéraires, notamment le prix Orange du livre, le prix des lecteurs de la Ville de Brive, le prix du roman Coiffard…
Détails sur le produit
• Éditeur : Calmann-Lévy (18 août 2021)
• Langue : Français
• Broché : 352 pages
• ISBN-10 : 2702182151
• ISBN-13 : 978-2702182154
• Poids de l’article : 505 g
• Dimensions : 13.5 x 3 x 21.5 cm
<” Les contreforts, de Guillaume Sire”>